«Un artiste est nécessairement croyant, mais il ne le sait pas forcément.» Cette affirmation d’Olivier Latry, organiste titulaire de l’Orgue de Notre-Dame de Paris résonne à mon esprit et m’entraîne à méditer sur la posture de croyant et même de celui ou de celle qui se dit «non croyant ou agnostique» dans notre société.
Olivier Latry a prononcé ces paroles récemment, au Montmartre de Québec où j’ai eu l’honneur et le privilège de le recevoir lors de l’entretien autour de son livre: «À l’orgue de Notre-Dame» le 1er novembre 2024, lors de la fête des saintes et des saints. Cette rencontre a été réalisée sur le coup, sans de longues discussions préalables. Une coïncidence? Je préfère la concevoir comme une heureuse intervention de la Providence, et même comme un coup de grâce, car une rencontre qui nous interpelle est toujours un coup de grâce.
Alors, je reviens à cette réflexion d’Olivier Latry: «Un artiste est nécessairement croyant, mais il ne le sait pas forcément.» Je crois que cette déclaration me rappelle que la foi est un mystère et un cheminement et non pas quelques slogans faciles à retenir et à répéter à volonté.
Olivier Latry nous rappelle que la musique, et j’ajouterais aussi l’expérience de la foi et de l’appel à la sainteté, est d’abord une expérience physique et émotionnelle. La foi et l’appel à la sainteté ne sont pas seulement une affaire de réflexion cérébrale. C’est un engagement de tout notre être. D’ailleurs, il m’apparaît capital de préciser les contours de la définition de l’expression: «l’appel à la sainteté». Il ne s’agit pas d’être impeccable tout le temps et de ne jamais commettre une erreur ou une faute. Une telle définition serait illusoire et franchement décourageante pour n’importe quel être humain. «L’appel à la sainteté» vise cette attitude de ne jamais nous complaire dans le Mal, de ne jamais nous décourager dans notre recherche et notre engagement pour ce qui est VRAI, BON et BEAU, en fait, pour ce qui, véritablement, vient de Dieu.
Lors de notre rencontre avec Olivier Latry, un fait m’a marqué particulièrement. C’est son acceptation de jouer à l’orgue du Montmartre, de tout son cœur et de ses compétences. Voilà, pour moi, une très haute méditation en cette fête de tous les saints et saintes. Répondons, nous aussi, à l’appel pour jouer la musique de notre propre vie, une musique unique. Donnons, en toutes occasions le meilleur de nous-mêmes.
Quelle mélodie habite notre cœur en ce mois où nous célébrons un appel à la sainteté à la mémoire de tous les fidèles défunts?
Bonne semaine à toutes et à tous!
Édouard Shatov, Éditorialiste au Montmartre à Québec
La lumière du ressuscité au bout du tunnel