Billet éditorial du dimanche, 7.05.2023
Monique Lortie, MA phi
Si j’étais ministre de l’Éducation, je ferais construire des milliers de nouvelles écoles avec tout plein de petites salles de classe.
Pourquoi de petites classes ? Des classes qui accueilleraient 8 élèves et pas davantage. Mais en même temps, des classes assez grandes pour asseoir aussi un des parents, mère ou père de chacun de ces élèves.
Je rendrais obligatoire la présence de ce parent auprès de leur enfant, de la première jusqu’à la troisième année du primaire. Mais oui, en dépit des protestations.
Des protestations qui viendraient aussi bien de ces parents concernés que de la population tout entière : imaginez, dépenser autant d’argent pour le seul domaine de l’Éducation !
Envoyer des millions, voire des milliards en Ukraine, cela ne nous incommode pas. Pourtant les Ukrainiens ne sont pas « notre » avenir, alors que nos enfants, eux, le sont au premier degré.
Voter et dépenser des milliards (mille millions) pour protéger les automobilistes de l’impatience au volant en construisant un « 3e lien » entre la ville de Québec et la ville de Lévis, cela ne nous inquiète tellement pas qu’on l’exige… comme un dû.
Mais montrer à nos jeunes enfants comment ne pas rester de petits sauvages, en faire des êtres civilisés sachant apprécier le beau, la littérature, la bonne cuisine et la politesse, en faire des humains, en somme, cela, comme ministre de l’Éducation, serait mon souci principal.
Or ce changement de cap passe nécessairement par l’éducation… des parents.
C’est pourquoi comme ministre de l’Éducation, j’exigerais qu’un parent soit présent chaque jour à l’école, avec leur petit, leur petite, dès la première année jusqu’à la troisième année. Trois ans.
Un parent qui assiste à tous les cours, à tous les travaux, à toutes les exigences de perfection dans le travail scolaire.
Un parent qui puisse veiller avec art et méthode à faire réaliser de belles lettres, des exercices de mathématiques bien propres et justes, capable de stimuler et la mémoire, l’esprit de discernement et le sens de l’émerveillement. Pendant trois ans.
Et le budget pour tout cela ? Il viendra des coupures radicales que l’on ferait dans l’embauche massive de nos jours de faux fonctionnaires et qui donne l’illusion qu’au Québec, il n’y a pas de chômage – il faut bien faire bonne figure dans l’opinion publique québécoise, canadienne et internationale, n’est-ce pas ?
Il viendra aussi du « dégraissage » de la fonction publique. Cette mesure dont on parle avec passion lors de chaque élection mais qui, au final, jamais ne se réalise.
Ma réflexion au sujet de moi, comme ministre de l’Éducation, vient de cette question : Quand on parle d’éducation, la question la plus urgente n’est-elle pas celle-ci : qui doit-on éduquer en premier, l’enfant ? ou le parent ?
Vous conviendrez avec moi que c’est le parent qu’il faut éduquer en premier. Il faut donc aménager l’école et les écoles… pour les parents.
Les enfants seront dès lors transformés et feront à leur tour de bons parents… Ce qui assurera un avenir où il fera bon vivre au Québec.