Le 20 octobre 2024 29e dimanche du temps ordinaire, année B – Mc 10, 35-45
Parmi les disciples de Jésus, les fils de Zébédée, Jacques et Jean, tiennent une place spéciale avec Pierre et son frère André. Ils sont les premiers à être appelés par Jésus. On s’attendrait à ce qu’ils connaissent bien leur maître et ce qui le motive. Il n’en est rien comme nous le démontre le récit que nous venons d’entendre.
La scène se déroule tout juste après la troisième annonce de la passion : Jésus vient de déclarer qu’il allait souffrir, être condamné à mort, tué et ressusciter le troisième jour. Encore une fois, cette annonce rencontre l’incompréhension de la part des disciples. Jacques et Jean demandent de siéger dans des places d’honneur dans le royaume à venir. Dans l’évangile de Matthieu, c’est plutôt leur mère qui fait cette demande incongrue. L’ironie du sort fera que ce sont deux bandits qui seront crucifiés de part et d’autre de Jésus sur la croix.
Jésus va saisir l’occasion pour leur enseigner que celui qui veut être le premier doit se faire serviteur de tous. Il donnera sa vie en exemple : lui qui a été envoyé d’auprès du Père n’a pas recherché la gloire mais a donné sa vie pour la multitude des hommes en mourant sur la croix. Jésus sera ce ‘Serviteur souffrant’ dont parle le prophète Isaïe dans la première lecture : ‘Le Juste, mon serviteur, justifiera la multitude, il se chargera de leurs fautes’. Jésus ajoutera qu’il n’est pas venu pour être servi mais pour servir.
En ce dimanche de prières pour les missions, un chemin nous est tracé. Pas besoin de partir au loin pour être missionnaires; nous pouvons l’être là où nous vivons. Comment? En prenant l’évangile au sérieux, en imitant Jésus qui s’est fait le serviteur de tous. L’honneur se bâtit dans l’humilité, dans le service désintéressé. On entend parfois que le Québec est devenu terre de mission. C’est vrai et nous voyons plusieurs prêtres étrangers qui ont quitté leur pays pour venir se mettre au service de notre Église. C’est admirable mais il ne faudrait pas que cela nous fasse oublier ce que disait le pape François : que toute l’Église doit être missionnaire, pas seulement les prêtres et les religieux, mais tous les fidèles aussi.
Être missionnaire, c’est faire en sorte que l’évangile passe dans toute notre vie. C’est aussi simple que de visiter la personne alitée qu’aucun autre ne vient voir. C’est ouvrir son cœur à toute personne en détresse. C’est s’intéresser à la vie des personnes qui nous entourent, sortir de sa zone de confort, de sa bulle, et faire un pas vers l’autre lorsqu’il ou elle apprend une mauvaise nouvelle, s’inquiète de sa santé, apprend la mort d’un ami ou d’un parent. Ces petits gestes sont des signes concrets que la vie de Jésus passe à travers nous : ‘Quand est-ce, Seigneur, que tu avais faim et que nous t’avons nourri ou abreuvé, habillé ou visité? Quand vous l’avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait.’
Le pape Paul Vl signait toutes ses lettres à l’ensemble de l’Église comme ceci : Paul Vl, serviteur des serviteurs de Dieu. L’exemple du service généreux et désintéressé est à notre portée. Sachons y trouver notre honneur et notre bonheur.
Père Gilles Blouin, assomptionniste
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