Les nouvelles quotidiennes nous prédisent un avenir d’incertitudes. Une nostalgie aigre-douce habite nos activités et nos projets. Cette annonce devrait peut-être nous rassurer, toutefois, je doute que l’objectif recherché soit atteint.
Nous vivons dans des sociétés régies par des assurances et des sécurités. Reconnaissons-le, c’est une grâce. En effet, vivre dans la paix et la stabilité s’avère une situation extraordinaire. Mais, peut-on conclure que toute insécurité disparaîtra de nos vies ? Édicter de nouvelles lois médicales ou sociales suffirait-il à bâtir un monde parfait ?
Notre condition humaine porte son lot d’insécurités de toute nature. Puissions-nous reconnaître notre finitude et, comme croyants, accueillir l’Amour de Dieu ! Le croyant en Jésus-Christ sait que les souffrances terrestres sont liées à notre humanité. Martin Steffens, dans son livre, publié aux Éditions Salvator, en 2019 : « Rien que l’Amour. Repères pour le martyre qui vient » nous dit : « Le Chrétien ne vit pas en sursis d’un malheur possible, mais en surcroît, il vit reconfiguré à l’Amour, il ne peut lui arriver que l’Amour ».
Les situations difficiles nous amènent à trouver et retrouver toujours davantage les profondeurs de notre humanité. Cela implique de tenir compte de nos vulnérabilités tout en appuyant avec amour ceux et celles qui défendent vaillamment la dignité de notre être. N’ayons pas peur de la COVID-19, mais du même souffle, évitons de verser dans une attitude d’irresponsabilité.
Rappelons-nous que la grâce ne détruit pas la nature, mais l’élève en la soignant. Dans mon dernier édito, je vous ai parlé du pouvoir de soigner avec les yeux. Aujourd’hui, je vous assure que nous pouvons soigner avec tout notre être. Quand on est contraint à affronter des épreuves maléfiques, la grâce réside dans le fait de se battre sans entrer dans la logique du Mal.
J’aimerais terminer cette réflexion, en ces temps d’incertitudes, par une parole de Martin Steffen : « Le mal n’appelle pas une solution, mais un certain art de lire sa vie : là où l’histoire, pleine de bruit et de fureur, place le chrétien, il sait qu’il est envoyé pou y être celui qui aime. On ne sait plus de quoi l’avenir sera fait, l’avenir est redevenu à venir, l’imprévu. »
… Et ce n’est pas le temps d’avoir peur et de se renfermer sur soi-même! C’est le temps de tendre vers le bien commun et d’aimer.
Édouard Shatov
L’exigeante joie du carême