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QUAND TOUT DEVIENT LUMIÈRE

Éditorial du dimanche 16 février 2025
Édouard Shatov, éditorialiste au Montmartre à Québec

«Mais tout ce qui est condamné est rendu manifeste par la lumière, et tout ce qui devient manifeste est lumière.» Cette observation de la lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens me saisit ces derniers temps. Plus précisément, c’est grâce au dernier webinaire autour du livre de Fabrice Hadjadj: «Dieu des bêtes» que ce verset trotte dans ma tête, dans mon cœur et dans tout mon être.

D’une manière simple, ce verset nous dit que «Tout est grâce». Et quand on dit «tout», c’est vraiment tout. La vie est un don, et la création entière nous apprend à accueillir ce don. Voilà qui n’est pas toujours facile. Le monde des choses et des êtres vivants n’est pas souvent de tout repos. Mais la création entière est profondément bonne.

Cette création, saisie et soutenue par la grâce de Dieu, transforme ce qui est condamné par la manifestation de cette réalité dans la lumière, en la lumière-même. La blessure est transformée en trésor à soigner et à contempler. Fabrice Hadjadj écrit à ce propos: «La blessure est traitée par l’anoblissement de l’agression.» Non! Il ne s’agit pas de justifier ni la blessure ni le mal qui l’a infligée, mais il s’agit de l’action de noblesse qui nous délivre du fait de devenir des êtres «prisonniers du mal; des êtres prisonniers de la blessure.»

Ce qui étonne, et pour cela, je remercie Fabrice Hadjadj, c’est que cette réalité de transformation la plus profonde nous est manifestés dans la clarté de la Perle. Ce n’est pas par hasard que le Royaume des cieux est comparé à la recherche d’une perle; et qui dit «perle», dit «huître». Je vous jure: après avoir compris le lien entre l’huître et la perle, vous ne mangerez plus jamais des huîtres de la même manière!

En fait, quand un corps étranger pénètre la coquille de l’huître, et s’attaque à sa chair, peu importe la nature de ce corps étranger – sable – bois – plastique, – l’huître réagit en l’enveloppant de nacre. La perle devient le résultat d’une autodéfense qui ne repousse pas, qui accueille le mal. Jusqu’à le changer en joyau de blancheur éclatante. Peut-être une conclusion, une leçon à tirer pour nous: le mal nous arrive, mais le véritable défi est de réagir au mal d’une manière appropriée pour ne pas devenir à notre tour des porteurs du mal, mais de prendre soin de la blessure et de la transformer en lumière.

Je poursuis ma méditation avec saint Paul: «Tout ce qui est condamné est rendu manifeste par la lumière» et je continue à prendre soin des blessures.

Et vous, à quoi cette phrase de saint Paul vous amène-t-elle à penser? Que vous fait-elle vivre? Quelle perle découvrirons-nous?

Bonne semaine à toutes et à tous!