2 juillet 2023 13e dimanche du temps ordinaire, année A – Mt 10, 37-42
Lectures de ce jour
L’amour, dit-on, unit les cœurs. Il peut aussi déchirer l’âme quand des personnes que nous aimons tiennent à monopoliser notre affection en nous obligeant à choisir entre eux et les autres, ou entre notre foi et leurs valeurs.
Jésus, modèle de charité, rappelle aux disciples qu’ils doivent l’aimer plus que tout. Telle est l’exigence du 1er commandement : « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. »
Les prophètes le répétaient : le Très Haut nous porte « un amour jaloux ». Toutefois, et cela est important, si Dieu tient à nous d’un amour jaloux, ce n’est pas pour nous séparer des autres encore moins pour les rejeter. Au contraire, Il nous presse continuellement d’aimer notre prochain.
De fait, notre amour pour Dieu se matérialise dans notre amour pour le prochain. En aimant nos frères et sœurs, l’amour de Dieu se manifeste aux autres et grandit en nous. Notre effort pour aimer le prochain nous rapproche de Dieu. Jean ajoute : « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu. Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. »
C’est donc par la charité que nous arriverons à connaître et aimer Dieu.
« Si quelqu’un dit : “ J’aime Dieu ”, alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. »
Idéalement, nous ne devrions jamais avoir à hiérarchiser l’affection que nous portons aux êtres qui nous entourent. Le vrai défi ne consiste pas à choisir entre le Christ et les autres. Car c’est justement Jésus qui nous pousse à aimer le prochain.
Parfois, un discernement s’impose quand des personnes à qui l’on est lié par amour ou amitié nous entraînent sur des routes qui nous éloignent ou nous séparent du Christ. Alors l’unique option est de s’attacher au Christ. Cela n’implique pas de rejeter les personnes en question. Jésus, à l’instar du Père, nous presse d’aimer même nos ennemis. Si nous devons nous éloigner de certaines personnes, l’obligation de les aimer demeure, mais autrement.
Nous baignons dans un monde peu tolérant en matière de religion. Parmi nos connaissances, certaines se sont éloignées de l’Église, sans que nous ayons à renier notre foi. La question devient délicate, en particulier à l’intérieur de nos familles où, pour éviter toute « chicane » on ne parle pas de « religion ». Plusieurs parents ne peuvent partager leur foi avec leurs enfants et leurs petits-enfants et ils en souffrent. Ils doivent faire preuve d’imagination pour entretenir les liens en se respectant dans leur foi et leurs valeurs.
Choisir le Christ, c’est s’engager sur la voie de l’amour du prochain, en ne désirant que le vrai bien de l’autre.
Marcel Poirier, a.a.
Le Fondement de la Vie