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10 décembre 2023 2e dimanche de l’Avent, année B – Mc 1, 1-8
Lectures de ce jour
Nous avons commencé, dimanche dernier, la grande aventure de l’Avent qui nous révèlera le mystère de l’incarnation Dieu vient habiter chez les hommes; il vient nous ouvrir les portes du salut en son Fils, Jésus. Plusieurs personnages nous accompagneront au long de ce parcours vers Noël.
Le prophète Isaïe tout d’abord. Dans le contexte juif de l’exil à Babylone où la désespérance s’installe, il vient proposer une grande espérance: c’est la première lecture d’aujourd’hui. ‘Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur.’ ‘ Le Seigneur vient avec puissance ; il fera paître son troupeau.’ De l’arbre coupé à la racine (Jérusalem a été anéantie et le temple détruit), une pousse de vie germera, une victoire encore imperceptible mais réelle. C’est le rôle du prophète de relever l’espoir quand le peuple est dans les ténèbres ou de dire ‘attention’ lorsque tout semble aller pour le mieux. Isaïe va donner à notre Avent une couleur d’espérance: Il vient, le Messie; n’en doutez pas!
Lors du 4e dimanche de l’Avent, Luc mettra en scène Marie : l’ange du Seigneur lui révèlera la mission de l’enfant qu’elle porte: ‘Ne crains pas, Marie ; tu as trouvé grâce auprès de Dieu… L’Esprit Saint viendra sur toi.’
L’autre personnage qui prend le devant de la scène en ce dimanche et dimanche prochain, c’est Jean le Baptiste. Tout humble qu’il soit, il prendra beaucoup d’importance pour pointer vers celui qui est vraiment le Messie de Dieu. Il ressemble vraiment au prophète Elie (2 Rois 1, 8) qui, dans la spiritualité de l’Israël ancien, devait revenir avant que n’apparaisse le Messie.
Pourquoi une telle popularité ? Des foules nombreuses viennent à sa rencontre sur les berges du Jourdain où il offre un baptême en vue de la conversion. Jean n’était pas le seul baptiste à cette époque ; il y en avait beaucoup d’autres. C’est comme si les juifs pieux ne se satisfaisaient plus des sacrifices offerts au temple et recherchaient une plus grande proximité avec le Dieu de leurs pères.
Pour l’évangéliste Marc, le baptême qu’il offre est en vue de la conversion mais il le dit lui-même : ‘Moi, je vous ai baptisé dans l’eau mais il viendra celui qui va vous baptiser dans l’Esprit Saint.’ Énigmatique ! Jean reconnaît que le baptême dans l’eau du Jourdain ne pardonne pas les péchés mais mène à la conversion. C’est le sacrifice suprême de Jésus en croix qui pardonne vraiment le péché des hommes.
D’entrée de jeu, le message de Jean Baptiste est clair : ‘Convertissez-vous car le Royaume des cieux est tout proche.’ Jésus, qui fut un disciple de Jean pour un temps, reprendra le même message lorsqu’il inaugurera son ministère en Galilée : Oui le Royaume de Dieu est tout proche : il faut se convertir.
Ainsi, le temps de l’Avent est un temps de conversion, c’est-à-dire de retournement. Il nous faut revenir à l’essentiel et nous situer devant un Dieu humble qui nous propose le salut. Il n’est pas ce messie tout-puissant qu’attendaient ses contemporains. Il est plutôt ce serviteur humble, l’Envoyé du Père, qui nous montre un chemin de bonheur et de liberté, de pardon et d’amour universel.
Alors que nous nous dirigeons à nouveau vers Noël, ne nous laissons pas distraire de ce qui est essentiel. Jésus veut naître à nouveau sur la paille de notre faiblesse et de nos soucis quotidiens. Il vient faire toutes choses neuves. Il vient apporter l’espérance à un monde qui en a tant besoin. Dans les ténèbres des guerres, des famines, des violences gratuites, il apporte la lumière, la paix et la joie. Noël, ce sera l’étoile de l’espérance, de l’avenir, de la victoire d’un Dieu qui s’est fait homme pour sauver l’homme. Viens, Emmanuel, viens nous sauver !
Père Gilles Blouin, assomptionniste