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MON CADEAU DU NOUVEL AN : UN FLORILÈGE DE PROVERBES

Billet éditorial 2, dimanche 7.01.2024
Monique Lortie, MA phi

Pierre qui roule n’amasse pas mousse. Attention, cela n’est pas « vrai », c’est une maxime. Or une maxime, comme on le sait, propose une règle de conduite, une petite réflexion brève, pratique et d’ordre très général. Les personnes sages et posées n’ont pas besoin de ce conseil. Mais il semble tout de même y avoir chez plusieurs personnes, surtout chez les jeunes, un frénétique besoin de changer comme le montrent, aujourd’hui, les difficultés de recrutement de personnel pour les entreprises et les cultures.

– Ce proverbe, j’en ferais cadeau à mon petit-fils de 20 ans.

Tout nouveau, tout beau. Cela n’est pas, non plus, une vérité. Il ne manque pas de nouveauté, n’est-ce pas, qui ne méritent pas le détour, comme on dit. Mais, d’un autre côté, les humains sont portés à une admiration qui les laisse béats et, surtout, sans esprit critique devant ce qu’ils n’ont encore jamais vu.

– Ce proverbe-là, j’en ferais cadeau à tous ces gens qui se précipitent ces jours-ci chez l’Apple Store, pour s’acheter le dernier iPhone G5 ++.

En avril, ne te découvre pas d’un fil. Cette maxime, au Québec, on ne l’aime pas parce que chacune et chacun de nous sent la frénésie de se débarrasser au plus vite de ses lourds manteaux d’hiver. Mais « attention ! » dit la maxime.

– Un proverbe-cadeau parfait pour les jeunes collégiennes des écoles privées qui, dès la mi-février, font disparaître, à l’extérieur, leur uniforme obligatoire afin de montrer leurs jolies jambes d’adolescentes.

A beau mentir qui vient de loin. Encore une fois, ceci n’est pas vrai car il ne peut être vrai que tous les voyageurs mentent. Toutefois, il est étonnamment vrai que nous soyons aisément crédules envers ce qui n’est pourtant pas à la portée de notre expérience concrète.

– Ce proverbe-là, j’en ferais cadeau à tous les amateurs des journaux télévisés qui croient, encore aujourd’hui, que les télés disent la vérité et rien que la vérité.

Tout ce qui brille n’est pas or. Bien sûr, il n’est pas vrai que l’on puisse vivre selon une défiance toujours « armée ». Mais cet excès est moins à craindre, dira Alain, que son opposé auquel nous sommes tous portés, hélas, « par la hâte et le feu du désir ».

– Ce dernier proverbe, je le donnerais en cadeau à toutes celles et à tous ceux qui sont, comme on dit, du bon monde, mais qui, soit par hâte, par facilité, soit par un étrange désir d’être jeune, à la mode, et/ou tout simplement comme tout le monde, se laissent leurrer par Facebook.

Fais ce que dois, advienne que pourra. C’est sans doute le plus beau, le plus sympathique proverbe. Toutefois, et la sagesse commune et les philosophes du temps de Socrate nous le rappellent : en toute action, il faut considérer la fin.

– Ce proverbe immense, j’en fais cadeau à chaque personne qui lira ce billet d’entrée dans l’année 2024 et plus particulièrement, à celles et à ceux qui participent, ou participeront, fidèlement à nos mercredis et samedis philosophes au Montmartre.

Avec tous mes meilleurs vœux !

ML