Septembre, octobre, novembre, décembre : cela m’a toujours amusé que l’année se termine au dixième mois, selon l’appellation des mois du moins… Est-ce que le premier de l’An serait en mars ? Comment en sommes-nous arrivés là ? La raison en serait que nous avons hérité notre calendrier des romains pour qui l’année commençait effectivement avec le printemps, lorsque l’hiver étant terminé à Rome, on pouvait partir en guerre (Mars, le dieu de la guerre). Auguste et Jules César ont pu voir leur nom d’empereur honoré dans ce même calendrier : août et juillet (August et July, en anglais).
Avec les siècles, ce calendrier Julien en est venu à être mal adapté devant la marche des astres ; le pape Grégoire le Grand a dû intervenir en supprimant deux semaines au calendrier en l’an 1582. On dit que sainte Thérèse d’Avila est décédée le 1er octobre et qu’elle fut enterrée le lendemain… 15 octobre ! Depuis ce temps, nous, les Latins, nous avons une différence de quatorze jours avec nos frères chrétiens d’Orient. Cela affecte surtout la datation de Pâques, la plus grande fête chrétienne à notre calendrier, qui est célébrée à des dates différentes la plupart du temps. En effet, suivant la tradition juive, Pâques est célébré le dimanche qui suit la première pleine lune du printemps (après le 21 mars, donc). Ainsi, nous pouvons avoir des Pâques hâtives (autour du 25 mars) ou tardives (jusqu’au 25 avril). À peu près une fois aux sept ans, l’Orient et l’Occident célèbrent Pâques en même temps.
Même si ce calendrier est commun à tous dans notre monde moderne, nous savons qu’il existe quantité de calendriers issus de traditions culturelles ou religieuses différentes. Les Juifs, par exemple, comptent les années à partir de la création du monde en sept jours… il y a 5,773 ans ! Nous comprenons bien que les chiffres dans la Bible ont une valeur très symbolique et qu’il n’y a pas lieu de réécrire nos livres d’histoire (encore que certains chrétiens radicaux qui rejettent la théorie de l’évolution du copain Darwin voudraient le faire). Les musulmans préfèrent s’en remettre à la grande figure du prophète Mahomet, pas en reste avec leur propre calendrier. En Asie, c’est le calendrier lunaire qui est à l’honneur et le Nouvel An « chinois » arrive à date variable une année sur l’autre. Enfin, nous connaissons notre propre calendrier liturgique qui, lui, fait commencer l’année… fin novembre (!), avec le premier dimanche de l’Avent.
Les divers calendriers constituent des points de repère tout au long de l’année. Puis, nous disons : « Comme le temps file ! ». C’est vrai. Il n’y en a qu’Un qui ne connaisse ni hier ni demain : le Christ vit toujours au présent. Il est tellement occupé à prendre soin de chacun de nous qu’il ne vieillit jamais. Toujours présent à nos multiples soucis, il écoute nos prières même si l’on pense qu’il est parfois sourd à nos appels… À celui qui le cherche, il montre le pauvre, le malade, le déprimé, toute personne qui crie au secours… Nous pouvons avoir les plus belles célébrations liturgiques, les plus beaux chants, les ministres les plus stylés ou tout simplement le silence d’une chapelle d’adoration : il y a toujours moyen de le rencontrer et de refaire le plein d’énergie auprès de Lui, cela jour après jour, mois après mois, années après années… quelque soit le calendrier.
Père Gilles Blouin, assomptionniste et éditorialiste au Montmartre
LA JOIE DE DIEU QUI S’ENTEND