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L’INCERTITUDE RADICALE

À chaque année, le 02 février, l’Église célèbre la présentation de Jésus au temple. Ce jour est aussi celui de la fête de la vie consacrée: des moines et des moniales, des religieux et des religieuses, des veuves et des vierges consacrées, des couples et de toutes les personnes qui font la promesse de se consacrer au Seigneur. D’une certaine manière, le lien entre la fête et toutes ces personnes est facile à établir : les parents de Jésus le présentent et l’offrent à Dieu. Voilà également le sens du don de leur vie pour tant d’hommes et de femmes qui consacrent leur vie à Dieu seul.

Cette année, nous fêterons la vie consacrée en communion avec l’Église diocésaine, le 28 janvier 2024, au Montmartre, lors de la Messe de 10h30. Cette Messe sera présidée par l’Archevêque du Québec, le Cardinal Gérard Cyprien Lacroix.

« DIEU SEUL SUFFIT » ! Qui ne connaît pas cette déclaration de sainte Thérèse d’Avila ? Mais l’acceptons-nous réellement dans notre vie de tous les jours? Il m’arrive d’en douter …

Lors des générations précédentes, il existait ce glissement dans la vie spirituelle qui, à vouloir considérer la vie consacrée comme « une vie parfaite », le faisait au détriment de tout autre vie. Avouons-le, certains alors portaient un regard condescendant sur ceux et celles qui n’étaient pas consacrés d’une manière formelle; manifestement, un manque d’estime de la vocation de simple baptisé se remarquait chez les laïcs eux-mêmes. Cette attitude, chez certains et certaines perdurent toujours à ce jour.

Soyons clairs: les personnes consacrées – hommes et femmes – sont loin d’être parfaites, c’est-à-dire exemptes de fautes. La perfection, dont nous parle l’Évangile, n’exige pas la perfection – sans nulles fautes de jugement – . Être parfait, selon la compréhension évangélique, réside dans le fait d’être tourné vers Dieu en toutes circonstances, de reconnaître et de corriger nos erreurs, dans le mouvement de la charité et de l’amour divin, en relation avec notre prochain. CHERCHER DIEU dans la prière et l’accueillir à travers les évènements de notre vie.

Vous allez me dire : Mais, c’est la vocation de tout baptisé et de toute personne croyante!
Vous avez raison. Toutefois, apportons une précision : la vie consacrée, c’est le rappel permanent, dans l’épaisseur de cette vocation de vie. C’est un rappel et un signe qui nous placent devant cette réalité que DIEU SEUL SUFFIT. Ce mouvement d’être mis en communion avec Dieu n’est pas une dévalorisation de nos réalités humaines, c’est un mouvement pour donner à la bonté et à la vérité tout leur accomplissement. La vie consacrée est un rappel et, reconnaissons-le avec humilité, certains rappels s’avèrent plus ou moins réussis. C’est pour cela, d’ailleurs, que nous sommes invités à prier pour la vie consacrée.

Notons de plus une autre conséquence : Il s’agit d’un rappel qui ne doit jamais disparaître de la vie des communautés de foi ; Que certains d’entre nous n’aient pas choisi cette vocation, c’est compréhensible. Mais nous sommes toutes et tous appelés à offrir notre support aux diverses vocations qui se manifestent et qui traduisent l’incertitude radicale de notre vie. Nous sommes invités à vivre une confiance qui transcende toutes les formes de lâcheté, de trahison ou d’infidélité. La vie consacrée nous redit que la vie de foi et la vie humaine ne constituent pas une certitude coulée dans le béton, mais un pèlerinage de vie en compagnie des autres frères et sœurs pour qu’en communion en Jésus-Christ nous puissions grandir dans notre humanité.

Je vous souhaite une très belle fête de la Présentation du Seigneur!
Je quête auprès de vous une prière pour une personne que vous connaissez.

Bonne semaine à toutes et à tous!

Édouard Shatov, Éditorialiste au Montmartre à Québec