L’EXPLORATION SPATIALE

Ces temps-ci nous entendons beaucoup parler d’un imminent retour de l’homme sur la lune. Une navette non-habitée vient d’alunir afin d’explorer une partie nouvelle de la lune où l’on trouverait de la glace, donc possiblement de l’eau, ce qui est nécessaire à une éventuelle habitation temporaire ou permanente de l’homme sur ce satellite de la terre qui nous fascine tant.

Ce n’est pas que nous manquons de place sur notre terre. Les scientifiques envisagent plutôt une station lunaire en vue de l’exploration d’autres planètes et tout d’abord de Mars et pourquoi pas aller plus loin éventuellement. La découverte d’un nouveau « trou noir » à des centaines de milliers d’années-lumière nous a rappelé l’immensité de notre univers et la petitesse de l’espace que nous y occupons.

Tout cela n’est pas sans coûter quelques sous. Depuis que John F. Kennedy nous a fait rêver d’aller un jour sur la lune, au début des années ‘60, je ne saurais imaginer la somme en milliards de dollars qui y a été consacrée. Ajoutons à cela la compétition entre les pays afin d’être les premiers, les plus audacieux, les victorieux de la conquête spatiale. On planifie déjà le tourisme de l’espace pour ceux qui ont trop d’argent pour leurs menus besoins…

Je me suis fait la réflexion : n’y a-t-il pas un voyage plus important et moins cher à notre disposition : LE VOYAGE INTÉRIEUR. De quoi s’agit-il ? Je pense à l’exploration des profondeurs de notre cœur, de nos émotions, de nos sentiments, de ce qui, en dernière analyse, nous fait vivre. Qu’est-ce qui est essentiel dans notre vie ? Qu’y a-t-il vraiment au fond de nous qui soit si important que nous pourrions y sacrifier tout ce que nous sommes et ce que nous avons ? Pour cela, il faut rentrer en soi-même ou, selon l’expression de saint Augustin, revenir à son cœur et y découvrir le trésor qui s’y cache.

Consentirons-nous à faire silence, à nous retirer loin de ce qui nous distrait de l’essentiel ? Peut-être y trouverons-nous Celui qui frappe à la porte de notre cœur et attend que nous l’invitions à notre table pour nous partager le pain qui nous fera vivre et explorer ainsi un univers insoupçonné, le fond de notre âme.

Père Gilles Blouin, assomptionniste et éditorialiste au Montmartre à Québec