Le Seigneur est ressuscité! Il est vraiment ressuscité! La fête de Pâques est arrivée! Le Seigneur Jésus-Christ est ressuscité!
« Le Seigneur est ressuscité! Il est vraiment ressuscité! ». Habituellement, après ces paroles de la salutation pascale, nous sommes habitués à nous embrasser! Cette année, nous devons nous embrasser virtuellement, préserver l’éloignement pour des raisons sanitaires … de même que salutaires. Nous réalisons soudainement que notre vie se déroule dans la beauté d’un corps mais aussi dans sa vulnérabilité.
Cette semaine, quand nous fêterons l’Octave de Pâques, qui se termine par le dimanche de la Miséricorde, après avoir médité sur la patience dans mon édito précédant, j’aimerais réfléchir avec vous sur la réalité de « l’écoute des murmures de notre cœur ». Et cela, à la lumière de la Résurrection de Jésus-Christ.
Un des grands auteurs de la spiritualité chrétienne, Pierre de Bérulle, en nous invitant à méditer le mystère de la Résurrection, nous rappelle que cette réalité contient deux sortes de vie qu’il faut honorer : la vie de Jésus réparée qui est la vie naturelle, puis sa vie glorieuse. Cela est vrai aussi, par le don de la grâce, pour chacun et chacune de nous. La Résurrection de Jésus souligne cette vérité : « Toute vie humaine est digne de respect juste parce que c’est la vie humaine ». Il y a des moments où tout nous semble perdu en nous et autour de nous, C’est en ces moments difficiles que l’espérance nous tend la main. Nous avons alors à renoncer à la prétention de saisir les réalités de la vie avec une compréhension absolue. L’espérance appelle toujours la patience à son aide.
Cette espérance en la Résurrection nous enseigne que la vie tournée vers le bien est vouée à être réparée en Dieu pour l’éternité. Il ne s’agit pas de passivité. Au contraire, l’espérance nous poussé à une attente active. Vivons de la vie de ressuscité dans notre quotidien quel qu’il soit! Tomáš Halík, auteur de vie spirituelle, écrit : « Dieu ne nous approche pas comme un ‘‘fait’’, mais comme une possibilité, comme un appel, une invitation, un défi. »
Vous me direz : « Et où est-ce que je vois cette présence glorieuse de Jésus se manifester dans mon quotidien? ». C’est à nous, au fond de notre cœur de répondre à cela. Lors de ce confinement, soyons vigilants et vigilantes afin de repérer les signes de bonté, de beauté et de sainteté de l’humanité de Jésus qui sont répandus dans notre vie quotidienne. Ce sont des clins d’œil discrets de Jésus ressuscité.
Pierre de Bérulle poursuit : « Tout le temps que Jésus demeure sur terre après sa Résurrection, sa gloire lui sert à se cacher. Il est presque toujours caché ». L’Évangile de Luc nous indique que nous pouvons identifier cette présence cachée quand nous nous posons la question suivante : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous tandis qu’il nous parlait sur la route? » Cette présence de Dieu manifestée aux disciples d’Emmaüs ça reste vrai aussi pour nous.
Alors, j’aimerais vous demander si, depuis votre confinement, cette question a traversé votre esprit, dans un moment ou un autre : « Mon cœur n’était-il pas brûlant en moi tandis qu’il me parlait sur la route de ma vie? ». Quels sont les éléments positifs retenus de votre expérience d’isolement? Si vous souhaitez partager les dons de la grâce avec les autres, adressez-les par courriel. Avec reconnaissance, nous les partagerons avec les autres dans un esprit d’encouragement mutuel.
Parce que Jésus est vraiment ressuscité, faisons découvrir les uns aux autres le visage de la Miséricorde de Dieu!
Bon dimanche et bonne semaine à toutes et à tous!
Édouard Shatov
2e dimanche de l’Avent