14 novembre 2021 33e dimanche du temps ordinaire, année B – Marc 13, 24-32
Lectures de ce jour
La fin du monde, la fin des choses – cela nous fascine, mais cela nous fait peur en même temps. En ce temps de la fin de l’année liturgique, les lectures, et l’Évangile en particulier, nous proposent de nous pencher sur la question de la « fin de toute chose ». Pour cela en ce dimanche l’Évangile de Marc au chapitre 13 est notre guide.
Le Temps de La Fin
C’est vrai que les paroles de l’Évangile « En ces jours-là, après une grande détresse, le soleil s’obscurcira…» nous dérangent, nous déstabilisent, et franchement, ils nous font peur, ces paroles nous mettent dans l’état désagréable de l’inquiétude et de l’anxiété. Le monde tel que nous le connaissons est en train de nous échapper, les choses se révèlent périssables, et même notre vie semble passagère. Comme le dit bien le livre du Qohèleth : « Vanité des vanités disait Qohèleth. Vanité des vanités, tout est vanité ! » Comment faire face à une telle réalité mortifère ? La Parole de Dieu nous rappelle un côté désagréable et perturbant de notre vie humaine, un côté qui pourtant reste et restera vrai : notre vie ici-bas, telle que nous la connaissons est une vie limitée, une vie passagère, une vie de finitude. Est-ce que pour autant cette vie n’a pas de sens et de la valeur ? Certainement pas ! Alors l’Évangile nous rappelle que Dieu vient non pas perdre, mais « rassembler les élus. » La vie humaine est précieuse aux yeux du Seigneur.
Le Temps d’un Regard Renouvelé
C’est précisément la valeur inestimable de notre vie qui nous est rappelée aujourd’hui tout en tenant compte de notre finitude. La finitude n’est pas un obstacle à la plénitude de la vie. La finitude, telle que la Parole de Dieu nous la révèle, est une des composantes de notre vie. Il est vrai que c’est une composante étrange, mais ce n’est pas la composante unique, absolue et définitive. La destinée de notre existence est la plénitude de la vie, qui ne se limite pas seulement à la vie telle que nous la connaissons lors de notre vie ici-bas. Nous sommes invités à concevoir la vie plus largement que même notre imaginaire peut nous suggérer. Nous sommes invités à renouveler notre regard. Comme dit le psalmiste : « Mon cœur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en confiance : tu ne peux m’abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption. Tu m’apprends le chemin de la vie : devant ta face, débordement de joie ! À ta droite, éternité de délices ! » Nous sommes appelés avant tout à la plénitude de la vie. Notre vie est appelée à la floraison, a un épanouissement, comme le figuier dans l’histoire que Jésus raconte.
Le Temps du Changement
Alors, nous sommes capables d’imaginer, et de recevoir la Bonne Nouvelle, que notre vie éternelle est déjà en route, elle est déjà commencée. Ce que Jésus essaie de nous dire c’est que notre vie ici-bas est merveilleuse, même si par moment elle est terrifiante, mais cette vie-là nous appelle à une vie beaucoup plus grande. Elle ne dévalorise pas la vie, mais elle nous appelle à un profond changement de perspective vis-à-vis de toute réalité. Si nous prêtons attention au livre du prophète Daniel, il nous dit « que nous brillerons comme les étoiles », ou comme « la splendeur du firmament ». L’auteur de la lettre aux Hébreux parle du changement profond que le pardon apporte dans notre vie. L’Évangile de Marc nous présente ce changement en termes de la venue du printemps. Aucun de ces textes ne parle pas de l’anéantissement de l’être humain, tous ces textes parlent de renouvellement profond et d’une transformation.
En fait, toutes les paroles épeurantes sont supplantées par l’assurance de la présence de Dieu dans le monde, et que l’amour de Dieu aura le dernier mot au-delà de toutes les difficultés. Comme l’écrit saint Paul dans sa lettre aux Romains : « En tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur ».
Édouard Shatov, assomptionniste
JE ME SOUVIENS ET JE CROIS