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LE TEMPS DE LA TRANSFIGURATION DU CŒUR

Éditorial du dimanche 16 mars 2025
Édouard Shatov, éditorialiste

«Celui-ci – Celui que j’ai choisi – Écoutez-le!» Cette phrase de Dieu, dans la lecture de l’Évangile du deuxième dimanche du Carême, résonne dans mon cœur d’une manière particulière.

Peut-être parce que le Carême est un temps de transfiguration. Eh oui, vous m’avez bien entendu : le Carême n’est pas d’abord un temps de privation et de pénitence, ni même de conversion, mais de TRANSFIGURATION, car quand on rencontre l’Amour inconditionnel de Dieu, tout devient possible et soutenable. Rien de tout cela n’est simple et banal mais il devient réaliste d’avancer en espérance et en soutien mutuel. Je suis tenté d’écrire: «Au commencement, il y avait la Transfiguration.»

La Transfiguration, dans le sens biblique du terme, est le fait de nous révéler la vraie nature des choses et des êtres. Elle nous fait connaître les profondeurs insoupçonnées de nous-mêmes et des autres que nous ne pouvons même pas imaginer. On est presque tenté de nous exclamer: «Celui-ci?!; Celle-là?! Celui-ci et celle-là ont été touchés par la grâce, choisis par Amour!»

Si je vous écris ces lignes c’est précisément pour attirer votre attention sur le fait que nous sommes choisis par le mouvement de la grâce de Dieu et cela au-delà des turbulences de nos vies. Je dirais que souvent ce moment d’élection nous devient apparent quand tout autre fondement de notre existence semble anéanti. Il existe des moments où on reconnaît cet appel à la transfiguration opéré grâce à la parole de proches ou à un chuchotement de la voix de notre intériorité ou, dans des situations spéciales, par la résonance de la voix de Dieu lui-même.

Tout commence par l’Amour, qui n’est pas une invention humaine, mais un don reçu. Cet amour advient et se manifeste car l’amour est transformateur. Le temps du Carême, c’est l’occasion d’écouter et d’accueillir, d’apprendre et de vivre plus profondément l’amour reçu et donné. Il s’agit d’un véritable chemin de Transfiguration.

En terminant, voici des questions que chacun et chacune peut se poser cette semaine: Où ai-je reçu l’amour de l’autre? Ai-je partagé l’amour de l’autre? Comment cela m’a-t-il transformé?

Bonne semaine à toutes et à tous!