En notre vie terrestre, les paroles, les gestes et les lieux nous marquent. Ainsi dans notre vie spirituelle pouvons-nous repérer les lieux imprégnés de la présence de « l’invisible ». Dans l’expérience de la foi, on parle des traces de Dieu dans notre histoire. On notera même des lieux marqués par la présence du divin.
Citons donc un lieu où Dieu fut saisi lui-même d’une manière unique. Il s’agit du lieu de sa naissance lors de son incarnation : « La crèche de Bethléem ». L’Évangéliste Luc dit simplement que Marie « … mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune » (2,7).
Dans cette réalité de la crèche, nous sommes invités à découvrir que Dieu nous aime infiniment, jusqu’au point de s’unir à nous afin que nous puissions aussi nous unir à Lui. Cette crèche suscite notre émerveillement et nous apprend à accueillir le monde avec gratitude. C’est dans cet esprit que le Pape François nous a adressé, à tous et à toutes, une méditation sur la crèche. Cette méditation, plutôt brève, s’intitule : SIGNE ADMIRABLE (ADMIRABILE SIGNUM) et vaut la peine du détour dans nos lectures spirituelles.
Le Pape nous invite à ne pas avoir peur et à reconnaître notre fragilité comme un chemin d’émerveillement et de gratitude. C’est le chemin qui veut nous voir « sentir » et « toucher » la vie comme un don et non comme un dû. Il écrit : « Pourquoi la crèche suscite-elle tant d’émerveillement et nous émeut-elle ? Tout d’abord parce qu’elle manifeste la tendresse de Dieu. Lui, le Créateur de l’univers, s’abaisse à notre petitesse. Le don de la vie fascine encore davantage quand nous voyons que ce Dieu est la source et le soutien de toute vie, En Jésus, le Père nous a donné un frère qui nous accueille quand nous sommes désorientés. Il nous a donné son Fils qui nous pardonne et nous relève du péché ».
Si cette tendresse nous émeut à ce point, c’est qu’elle nous dit quelque chose de la vie qui nous vivifie. Et, comme le Pape le précise : « La vie s’est manifestée ». C’est ainsi que l’apôtre Jean résume le mystère de l’incarnation: « La crèche nous fait voir cet évènement unique qui a changé le cours de d’histoire à partir duquel la numérotation des années, avant et après la naissance du Christ, est également ordonnée ».
C’est ainsi qu’on cherche à installer la crèche sur les lieux de travail, dans les écoles, les hôpitaux, les prisons, sur les places publiques … comme pour dire que l’amour de Dieu est partout. La crèche n’est pas un symbole identitaire, elle est le sourire de Dieu adressé à tout être humain,
Allons à la crèche accueillir cet Amour!
Joyeux Noël à chacun et chacune!
Édouard Shatov
Retraite du Sacré-Cœur: Homélie du cardinal Lacroix