Comment imaginons-nous notre vie spirituelle, et notre vie en général, en cette sortie de pandémie, en ce temps pascal ? Je n’hésite pas à utiliser l’expression : « sortie de pandémie », car la réalité, en ce moment, justifie cette espérance. Bien sûr, les comportements signifiés par la Santé Publique doivent être respectés. Les communautés chrétiennes, catholiques et autres, traversent aussi un grand moment de changement.
Pour moi, une question fondamentale demeure: « Entrerons-nous dans cette réalité nouvelle ou nous contenterons-nous de réparer les failles de La plomberie spirituelle, c’est-à-dire rafistoler les pièces usées ? »
Notre vie en général s’avère une réalité complexe. En cette période de Pâques, puissions-nous accueillir la Bonne Nouvelle de la Résurrection de Jésus-Christ. C’est peut-être ceci qui nous manque comme chrétiennes et chrétiens : reconnaître que la Bonne Nouvelle, l’Évangile, concerne tout le monde, au-delà de nos origines. De la vie de l’Évangile dépend notre vie elle-même et, pour cela, nous sommes invités à nous plonger en Jésus-Christ, personnellement et communautairement.
Si on parlait en termes d’entretien de la plomberie spirituelle, il faudrait utiliser les verbes RENFORCER – PRÉSERVER – RESTAURER – RÉPARER. Toutes ces démarches sont indispensables parfois mais, en ce moment précis, elles s’apparentent à un réflexe « d’autopréservation ». Ce que nous apprend l’expérience de Pâques, de la Croix et de la Résurrection, c’est que la vie est avant tout un don, un accueil, une hospitalité, « UN VIN NOUVEAU dans des OUTRES NEUVES ».
C’est toujours la beauté de la grâce et de la miséricorde. Jésus n’essaie pas de se réparer. Jésus se donne ! Jésus prend soin des autres, et cette grâce de soin et de guérison ne recèle aucun intérêt utilitaire. Jésus n’est pas le meilleur produit sur le marché du bonheur, produit qu’il faut « vendre » grâce à la meilleure campagne promotionnelle ! Jésus est la grâce de la rencontre et de l’humanisation pour chacun et chacune de nous. L’expérience de la rencontre de Jésus se partage dans l’intimité des rencontres personnelles et dans la recherche de justice – du bien commun – dans nos vies de société.
Récemment, l’Archevêque de Québec, dans une rencontre, a cité Jacques Salomé : « La porte de changement ne peut s’ouvrir que de l’intérieur ! ».
Nous sommes conviés à nous demander, au fond de notre âme : « À qui, de l’intérieur, j’ouvre la porte de ma vie ? ».
En ces temps de changement, est-ce que je ne pense qu’à faire de la plomberie spirituelle? Est-ce que je prévois, avec Dieu, imaginer l’art de vivre autrement et créer « toute chose nouvelle », toute chose renouvelée?
BONNE SEMAINE À TOUTES ET À TOUS!
Édouard Shatov
La joie d’avant