1 mai 2022 3e dimanche de Pâques, année C – Jean 21, 1-19
Lectures de ce jour
Jésus ressuscité se manifeste encore de temps à autre aux disciples, mais il n’est plus là pour les entraîner. Désœuvrés, encore sous le choc des événements violents des derniers jours, les apôtres retournent chez eux, en Galilée, loin de Jérusalem. Ils reprennent leurs occupations antérieures. La scène bucolique de Jésus leur servant le petit déjeuner au bord du lac est riche va les remettre en mission.
Retour à la vie ordinaire
Pierre décide d’aller pêcher avec 6 autres apôtres. De toute la nuit, ils ne prennent rien. Au petit jour, un étranger, en fait Jésus, que l’on ne reconnaît pas, leur conseille de jeter leurs filets à droite de la barque. Les filets se remplissent. Pierre avait pris l’initiative d’aller pêcher et ce fut un échec. En suivant le conseil de Jésus, il voit ses filets remplis de gros poissons. Le chiffre 153, symbolise l’universalité de l’Église qui accueille tous être humain. Pierre et les disciples y gagnent à suivre les conseils du Maître.
Sur la rive, Jésus les attend et leur a préparé lui-même un petit déjeuner : du poisson et du pain, cuits sur la braise : ici le feu de braise est celui de la fraternité, allusion, par opposition, au feu de la trahison lors du reniement de Pierre.
Cette scène bucolique fait comprendre aux apôtres que Jésus leur conserve son amour. Il s’adresse à eux en leur demandant : « les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » expression qui traduit clairement l’affection qu’il leur porte. La scène signale en même temps la beauté et la bonté de la vie ordinaire et de ses rythmes.
Réhabilitation de Pierre
Jésus emmène Pierre à l’écart et lui demande : « Simon, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » Notons à la 1ère question le « plus que ceux-ci ? » Pierre s’était vanté de suivre Jésus, voire de se battre et de mourir pour lui. La réalité a contredit cette présomption ; Pierre a nié connaître Jésus, non pas une fois, mais trois fois. Pierre ne se compare plus aux autres ; il se limite à exprimer son amour. Comme Pierre, évitons de nous comparer aux autres et efforçons-nous d’être meilleurs aujourd’hui que nous ne l’étions hier.
La question de Jésus, répétée à 3 reprises, fait écho au triple reniement de Pierre. Par cette démarche, Jésus confirme sans équivoque le leadership de Pierre. À la tête de son Église, il place un homme faible et limité, un homme devenu conscient de sa faiblesse. La qualification principale exigée de Pierre est d’abord d’aimer Jésus. Sans un tel amour Pierre ne saura prendre soin des agneaux et des brebis qui lui sont confiés.
Tout ministère exercé au nom de Jésus est un ministère d’amour, caractérisé par l’humilité et l’obéissance à la Parole du Maître. En nous attachant à Jésus, nous saurons prendre soin de ceux et celles dont nous avons la responsabilité.
Pierre a besoin des autres pour avancer. Il reconnaît Jésus lorsque le disciple que Jésus aimait lui signale que c’est Jésus qui les interpelle.
Vieillesse et liberté
Après avoir confirmé Pierre dans sa charge, Jésus ajoute : « Amen, amen, je te le dis : « quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais : quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. »
Pierre, l’homme habitué à commander, doit apprendre à lâcher prise. Un dépouillement difficile, nous le savons bien. Les années qui s’accumulent rongent progressivement nos marges de manœuvre. Pierre doit apprendre à compter humblement sur les autres.
En requalifiant Pierre comme chef des apôtres et en manifestant à nouveau son amour aux disciples, Jésus les prépare à recevoir l’Esprit Saint. Toutefois ils doivent auparavant s’habituer à son absence ou plutôt à une nouvelle manière d’être présent. Ainsi, ils comprennent qu’ils ont besoin de cette force intérieure que communique l’Esprit Saint.
Marcel Poirier, a.a.
« Venez à moi… je vous procurerai le repos »