« Tiens-toi droit ! », formule souvent entendue qui se réfère à un contexte. Il peut s’agir de prêter attention à sa santé, ou encore d’une invitation à retrouver le moral. Mais il peut aussi s’agir tout simplement d’une attitude nécessaire pour essayer un vêtement afin de déterminer la taille requise.
Vous me direz : « Quel rapport avec la fête de Pâques ? », que nous célébrons ce dimanche. Car, quand on écrit un édito, il faut tout de même un lien avec le quotidien.
Eh oui, il existe bien un lien entre « Tiens-toi droit » et la fête de Pâques, fête de la Résurrection, de la libération de tout être humain de l’esclavage et de l’emprise sur la mort. Le verbe « Ressusciter » en grec, se traduit précisément par « être redressé », se « tenir droit », se « tenir debout ».
En lisant les Évangiles, nous remarquons que Jésus guérit et remet debout plusieurs personnes. Il va même sortir Lazare du tombeau. Dans ce cas, rien n’arrête Jésus, ni le poids de la pierre tombale, ni la puanteur de l’homme mort depuis quelques jours. Comprenons que rien n’arrête Jésus lorsqu’il veut voler à notre secours ! La Résurrection commence déjà dans notre vie de tous les jours. Nous n’ignorons pas la Grande Résurrection de Jésus. Nous espérons la nôtre d’une manière patiente et accueillante.
Dans la foi chrétienne, nous affirmons notre certitude et notre confiance dans la résurrection de la chair, comme le proclame le « Symbole de la foi des Apôtres ». Bien sûr, nous aimerions profiter d’une description détaillée … à la manière d’un documentaire qui nous dirait « quand », et surtout « comment » s’opérera cette résurrection pour nous, C’est précisément là que nous sommes invités à opérer une conversion de nos cœurs et à adopter une attitude d’ouverture en attendant notre propre transformation, au temps connu par Dieu seul.
C’était vrai pour Jésus ; cela reste vrai pour nous. La lumière jaillira en notre âme en lisant et méditant sans cesse la Bible. Toutes ces démarches nous permettront de ne pas « mettre la main » sur la Résurrection de Jésus et sur la nôtre. Évitons de devenir une sorte de « propriétaires de l’essentiel », mais recevons cette vérité avec émerveillement. Cette réalité de la Résurrection restera toujours un mystère pour nous ; c’est vrai pour Jésus, et aussi vrai pour nous.
« Se tenir debout », « Ressusciter ». Voilà que vous comprenez bien pourquoi la Résurrection est souvent présentée comme un lapin qui surgit de la terre ou comme un poussin qui brise la coquille de l’œuf. Parce que c’est toujours un inattendu. J’en conviens, aujourd’hui les lapins et les poussins sont plutôt en chocolat. Même là, voyons-y comme un clin d’œil de Dieu. Cette surprise de la Résurrection de Jésus n’est jamais décevante. Comme le chocolat, elle peut être douce comme le chocolat au lait ou corsée, à l’instar du chocolat noir. La Résurrection, elle, n’est jamais décevante.
Alors, quand, en compagnie de vos amis et de vos enfants, vous dégusterez un chocolat de Pâques, posez-vous cette question : Où est-ce que, ces derniers temps, je me suis remis debout ? Où est-ce que Dieu m’a aidé à me remettre debout ? Où est-ce que j’ai aidé quelqu’un à se remettre debout ? Posez-vous cette question à vous-mêmes et aux autres.
JOYEUSES PÂQUES à toutes et à tous !!!
Édouard Shatov