Le 24 novembre 2024 Fête du Christ Roi de l’Univers, année B – Jn 18, 33b-37
Le règne de Dieu ou règne de cieux est un des concepts plus récurrents dans les Évangiles, et en particulier dans la prédication de Jésus. En parlant de ce règne, Jésus n’a pas recouru aux affirmations doctrinales ou aux définitions dogmatiques, mais il l’a présenté aux foules à travers un style particulier: le langage des paraboles.
Quelques exemples:
Le royaume est comparable au monde agricole où il y a un semeur qui sème, une semence qui germe, un champ où est caché un trésor, un champ où grandissent le bon grain et l’ivraie.
Le royaume est comparable au travail quotidien
- Pâtisserie: une ménagère qui fait lever la pâte de farine à l’aide du levain,
- Pêche: les filets des pêcheurs qui attrapent toute sorte de poissons,
- Recherche: trésors et perles précieuses perdues dans la maison
- Relations: un employeur qui annule la dette de son employé, le fils prodigue,
- Transactions commerciales ou bancaires: les talents à fructifier
- Compensation pour le travail fait: les ouvriers de la première et de la dernière heure,
- Fête: l’invitation aux noces
Nous nous rendons compte que le règne de Dieu se réalise à travers la vie quotidienne du croyant ou de la croyante. D’où, ce règne fait partie intégrante de l’histoire de l’humanité.
À partir des images que Jésus utilise pour définir le règne de Dieu, il ressort clairement que les caractéristiques de son règne ne rejoignent pas la conception humaine du royaume et du pouvoir.
Quand nous parlons du royaume, nous pensons volontiers au territoire, au pouvoir pour dominer, à la sécurité (force militaire pour défendre le territoire et les autorités), à l’économie… Jésus ne répond à aucun de ces critères; et pourtant il se proclame roi, et pas n’importe quel roi. Il est le roi de l’univers. Cela ressemble à une folie.
Le dialogue entre Pilate et Jésus nous fait comprendre que la royauté du Christ n’est pas basée (fondée) sur le pouvoir et la violence comme cela s’observe dans plusieurs règnes de ce monde.
Devant Pilate, Jésus confirme son titre de roi en ajoutant une précision importante: «Ma royauté n’est pas de ce monde».
Les caractéristiques du Royaume de Dieu:
- Un royaume universel: où est bannie la logique d’appartenance exclusive à un peuple. Le royaume de Dieu inaugure la citoyenneté universelle qui n’accepte pas la distinction de race, de langue et de culture.
- Un royaume où on ne doit pas se combattre pour défendre ce qu’on possède, mais les uns et les autres se mettent au service du bien-être commun de tous pour conquérir ensemble ce qu’on ne possède pas encore comme la paix universelle, la fraternité entre les peuples.
- Un royaume où chacun, chacune doit assumer ses propres responsabilités parce que tous et toutes, d’une manière ou d’une autre, participons à la royauté du Christ.
Cependant, nous devrions être attentifs pour ne pas céder au triomphalisme que nous trouvons dans la première et la deuxième lecture (Fils d’homme à qui furent données la domination éternelle, la gloire et la souveraineté, une royauté indestructible, la principauté sur les rois de la terre…). Malgré tous ces qualificatifs de gloire, le Fils d’homme sera transpercé et sur lui se lamenteront toutes les tribus de la terre.
Devant Pilate, Jésus est un roi humilié, défiguré, couronné d’épines, sans défense. C’est dans ce contexte que Jésus nous révèle le sens de sa royauté: rendre témoignage à la vérité, à l’amour qui va jusqu’au sacrifice suprême.
Participer à la royauté du Christ signifie pour nous exercer tâches et nos responsabilités en imitant sa façon de gouverner dans tous les domaines de notre vie: famille, travail, communauté chrétienne… Le pouvoir ne signifie pas dominer, commander, mais rendre service par amour pour construire un monde de plus en plus humain.
Lwanga Kambale Kalolerya, assomptionniste
Libération, sagesse et authenticité en Dieu