20 novembre 2022 Fête de Jésus le Christ, Roi de l’Univers – année C – Luc 23, 35-43
La première lecture tirée du livre de Samuel nous raconte la consécration de David comme roi d’Israël. Il préfigure le Christ, mais il ne fut pas comme lui : un roi humain, sanguinaire. David est le prototype d’un roi humain, voulu par le peuple d’Israël contre la volonté du Seigneur. En effet Israël voulait être égal aux autres peuples, sans tenir compte de ce que cela comportait comme conséquence : se soumettre au pouvoir humain avec tous ses jeux de pouvoir. Par contre, Jésus nous présente une nouvelle conception ou compréhension de la figure du roi : il s’agit d’une personne qui sacrifie sa vie pour son peuple. Jésus a versé son sang sur la croix pour sauver l’humanité de la mort éternelle.
Saint Paul, dans la lettre aux Colossiens, nous rappelle que Jésus, outre sa Principauté, est aussi la fin ultime de toutes choses, en tant que créées par lui et pour lui…, celles visibles et celles invisibles : trônes, dominations, principautés et puissances, par conséquent le titre de roi de l’univers correspond à sa personne.
Dans l’évangile, Luc nous raconte une vision bien diverse du Roi d’Israël, c’est-à-dire Jésus. Il est roi d’un règne qui veut conquérir tout l’univers, pas avec les armes et la violence, mais avec l’amour et la miséricorde.
Quel enseignement nous transmet l’évangile de ce jour ?
1. Le mystère de la croix est la révélation d’un roi divers de celui que nous imaginons. C’est un roi qui ne pense pas à lui-même et ne cède pas à la provocation de ses adversaires. Jésus vient nous révéler un Dieu qui n’est pas tout puissant comme nous nous y attendions, mais un dieu-amour. Par sa croix, Jésus porte en avant une révolution qui, au nom de l’amour et de la vérité, peut changer le monde. Au moment de l’épreuve de la croix, Jésus affirme qu’il possède un pouvoir extraordinaire : celui de libérer du péché et promet au monde le salut. La preuve en est le salut qu’il accorde in extremis à un larron délégant, mais repentant. Dans la passion, nous saisissons la nature de la royauté du Christ : contestée, prise en ironie. La fête du Christ Roi, c’est une célébration de la foi en Jésus comme roi de l’amour, de la miséricorde et non du pouvoir.
2. Cette fête peut aussi nous stimuler à réfléchir sur le mode de gérer notre pouvoir (nos responsabilités) dans nos relations de famille, au travail, dans notre communauté chrétienne, dans notre société. Quel style de gouvernance imitons-nous ? (David ou Jésus ?). A chacun, chacune, d’évaluer sa vie tout en sachant que notre modèle par excellence, c’est Jésus qui incarne le vrai amour et le pardon.
Nous sommes tentés de pointer notre doigt sur ceux qui nous dirigent au niveau de différentes instances pensant que c’est à eux qu’incombe la responsabilité de construire une société où il vaut mieux vivre. Tous, chacun, chacune à son niveau détient une certaine responsabilité vis-à-vis du monde et des personnes. Nous devrions toujours nous rappeler qu’à partir de notre baptême, nous participons aux trois fonctions qui caractérisent la mission de Jésus : Prophète, prêtre et roi.
À la clôture de l’année liturgique, contemplons notre roi qui nous ouvre les portes du ciel et nous montre le chemin pour y parvenir. De son trône, qu’est la croix, il attire tout le monde à lui et nous révèle le sens de sa royauté qui consiste à se donner totalement par amour à Dieu et aux autres en consentant même de sacrifices pour le bien et le salut du monde.
Lwanga Kambale Kalolerya, assomptionniste