« Aucune vie ne saurait se dire d’elle-même à soi. Ni même pour soi ! Une vie s’avoue à quelqu’un. Une vie se raconte aux autres, à cause des autres… » Ces paroles de Frédéric Boyer me reviennent spontanément en ce moment pour méditer le mystère de la Naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
La célébration de la Naissance de Jésus n’est pas celle de l’apparition d’une idée, comme on pouvait le penser à propos de l’ouverture d’une usine, d’un magasin, ou de l’invention d’une nouvelle machine à laver ou à fabriquer le chocolat ou le café.
La Naissance de Jésus, c’est la venue d’une nouvelle Vie. Une vie c’est toujours un mystère et, celle de Dieu se présente comme une irruption de l’éternité dans notre temporalité ; une nouveauté radicale et surprenante. Notre Dieu d’amour a voulu que sa présence parmi nous ne se résume pas à une question de preuve et de démonstration concernant son existence. Il s’agit plutôt d’un échange, d’une communion dans laquelle on puisse se raconter : mystère de Dieu et mystère de l’être humain.
Dieu s’incarne et entre dans le monde par la Naissance de Jésus pour que nous puissions mutuellement raconter la sublime histoire de l’Amour de Dieu. En son incarnation, Dieu nous raconte une histoire, sa Vie, pour qu’à notre tour il nous soit possible de raconter notre vie en grâce et en vérité afin que « l’autre » l’écoute et l’accueille.
En ce temps de fêtes et de célébrations, il s’avère pertinent de nous rappeler quelles histoires nous nous racontons les uns aux autres. L’histoire de la Nativité nous démontre que Dieu se donne à nous, comme se donne un petit enfant. Cadeau inestimable à prendre soin et à faire connaître dans la grandeur de l’accueil auquel nous sommes appelés!
La grâce de l’hospitalité, voilà un incommensurable défi et une grâce immense! C’est un acte de désintéressement dans l’amour, et donc profondément spirituel, et sacrificiel. Au jour de la Nativité, Dieu prend le risque d’offrir sa vie pour que nous écoutions sa vie et la nôtre.
La fête de Noël n’est pas seulement la naissance d’un bébé, mais bien celle de l’avènement de Dieu et de nous-mêmes au monde dans toute sa beauté. Il faut y voir un appel, le récit écrit de notre existence et de celle de Dieu.
Alors, racontons-nous nos histoires les uns aux autres. Écoutons aussi et accueillons les histoires des uns et des autres.
En fait, quelle histoire avez-vous envie de raconter?
Joyeuse et Sainte Fête de Noël à toutes et à tous!!!
Édouard Shatov
La lumière du ressuscité au bout du tunnel