Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

LA MISÉRICORDE QUI LIBÈRE

Image: Police, Urgence, Menottes. Utilisation gratuite

Le 6 avril 2025      5e dimanche du carême, année C – Jn 8, 1-11

Lectures du jour

En ce 5ème dimanche de carême, les textes bibliques nous invitent à une réflexion sur la miséricorde de Dieu, qui libère ceux qui sont enchaînés par la souffrance, la culpabilité et la désespérance. Ils nous rappellent que la miséricorde divine ne nous est pas seulement accordée en réponse à une faute, mais qu’elle est le moteur de notre transformation intérieure et spirituelle.

1. Le prophète Isaïe et la promesse de renouveau

Dans la première lecture, le prophète Isaïe annonce au peuple accablé par la captivité une bonne nouvelle: «Voici que je fais une chose nouvelle.» Cette promesse s’adresse aussi à nous aujourd’hui, dans un monde où les espoirs de bonheur se fanent, où la violence et les conflits semblent gagner du terrain. Comme du temps d’Isaïe, Dieu se fait rassurant.

Au cœur de nos épreuves, Dieu nous rappelle qu’Il est toujours présent. Dans les déserts de nos vies, Il nous invite à découvrir la source d’une vie nouvelle, celle de Son amour qui nous renouvelle jour après jour. Il ne nous abandonne pas, et nous sommes invités à chanter Sa louange pour ce salut qui est déjà présent dans notre «aujourd’hui». Ce salut nous appelle à prendre possession de la Terre Promise, symbole du repos dans le Cœur Miséricordieux de Dieu, un Dieu qui brise les chaînes de nos esclavages et de nos fatalités.

2. L’expérience de Saint Paul: un exemple de transformation radicale

Saint Paul, dans la seconde lecture, témoigne de sa propre libération. Avant sa rencontre avec le Christ sur le chemin de Damas, Paul persécutait les chrétiens. Mais cette rencontre bouleversa sa vie: il n’eut plus d’autre ambition que de «connaître le Christ» et de «parvenir à la résurrection des morts». Cette transformation radicale, fruit de la miséricorde de Dieu, est un chemin de guérison et de liberté que nous pouvons aussi vivre. Paul nous rappelle que, bien que cette liberté ne soit jamais définitivement acquise, l’essentiel est de faire confiance à Dieu et de regarder vers l’avenir, avec l’assurance que Son amour est plus fort que notre passé.

3. Jésus et la femme adultère: un appel à la miséricorde active

Dans l’Évangile de ce jour, Jésus nous invite à nous relever après nos chutes. Confronté à une femme accusée d’adultère, il ne cherche ni à obtenir des preuves ni à entendre des justifications. Au contraire, il invite ceux qui la jugent à se regarder eux-mêmes: «Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre.» Chacun, pris de conscience de ses propres faiblesses, se retire. Jésus, bien qu’étant sans péché, choisit de ne pas condamner la femme mais de lui offrir une nouvelle chance: «Va et ne pèche plus.»

Ce geste de Jésus nous interroge sur notre attitude face à ceux qui tombent. Plutôt que de juger et de condamner, nous devons aider les autres à se relever, car nous avons tous besoin de la miséricorde de Dieu. Le péché est un mal à combattre, mais le pécheur mérite notre amour et notre soutien.

En ce carême presque achevé, nous sommes invités à nous laisser transformer par la miséricorde divine. En puisant à la Source de l’Amour, nous pouvons devenir des témoins et des messagers de cette miséricorde, tendant la main à ceux qui sont perdus. Au lieu de les juger, nous sommes appelés à les aimer et à prier pour eux, à l’instar de Jésus.

Fortuné Kamate, prêtre