Notre vie exige de nombreux choix, des petits et des grands. Des choix simples comme ceux nécessaires pour déterminer le menu du souper. Puis, d’autres options s’imposent à nous, beaucoup plus complexes. Citons, par exemple, le sens à donner à notre vie, ou … pour qui devons-nous voter aux prochaines élections !
Toujours nous souhaitons que ces choix soient libres et responsables. Personnellement, j’ai confiance en ces deux éléments quand ils vont de pair, même s’il y a la possibilité d’erreur en bout de ligne. Après tout, l’erreur nous permet d’apprendre. Bien sûr, nous espérons limiter le nombre d’erreurs…
Pour comprendre mieux la « liberté responsable » ou, pour dire autrement, la « responsabilité libre », je nous propose, comme clé de lecture, la phrase se saint Paul apôtre, dans sa deuxième lettre à la communauté de la ville de Corinthe : « Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté ».
C’est en toute simplicité que débute petit livre : « À Philémon. Réflexion sur la liberté chrétienne », d’Adrien Candiard, frère de l’ordre des Prêcheurs, publié cette année aux Éditions du Cerf. Adrien Candiard nous invite à envisager la liberté comme tension de « tout être humain vers le bien commun », en évoquant l’amour, la justice et la vérité. En fait, nous sommes invités à reconnaître notre liberté, c’est-à-dire que nous nous réalisons nous-mêmes seulement dans ce contexte. Une nuance majeure doit être ajoutée : cela s’élabore en relation avec les autres.
Voilà précisément ce que nous apprend l’expérience de la foi ! Donc, loin de nous l’affolement de la performance! Nous découvrons que la liberté nous invite à rencontrer un être, Jésus-Christ, qui nous aime. Adrien Candiard nous interpelle en disant que, pour être libres, il ne suffit pas d’accomplir telle ou telle consigne impérative, ni ascension héroïque et épuisante vers les sommets de la perfection. Il suffit d’entrer dans l’histoire de l’Alliance, dans l’amitié avec Jésus-Christ. La véritable liberté est fondée sur un coup de foudre qui nous transforme plus profondément que le Code pénal !
Cette libération qui bâtit toute liberté véritable, comme écrit Adrien Candiard, aura ses exigences, car elle ne demande pas de nous telle ou telle action, mais le don de tout notre être. Cette liberté nous apporte la santé, (en grec ‘’santé’’ est une des possibles traductions du mot ‘’salut’’) et cette santé, ce salut « n’est pas la récompense de notre amitié avec le Christ; le salut c’est cette amitié-même qui nous unit à Dieu pour l’éternité » en nous libérant de nos esclavages conscients et inconscients.
J’aime bien appeler cette version de la liberté : « la liberté intégrale », celle qui redonne à chacun et à chacune une cohérence sans jamais nous enfermer dans un cadre préétabli. Adrien Candiard aime redire que la liberté authentique n’est pas centrée sur elle-même, obsédée par sa propre jouissance, mais elle est don ; c’est l’autre qui donne sens à ma propre liberté.
Alors, quoi et qui oserons-nous choisir aujourd’hui
Édouard Shatov