25 décembre 2022 Dimanche et jour de Noël, année A – Jn 1, 1-18
Finalement, l’événement tant attendu se réalise, la promesse de Dieu s’accomplit, l’espérance devient certitude définitive : à Bethlehem advient ce qu’humainement parlant est absurde et inimaginable, mais possible dans la perspective divine. Dieu se fait homme, la nature humaine est assumée par le Verbe de Dieu ; Dieu prend la forme mortelle et devient un de nous sans cesser d’être Dieu. C’est un événement qui dépasse l’entendement humain.
Qui pouvait imaginer que l’Éternité puisse entrer dans le temps ? que la Transcendance puisse habiter l’immanence sans se renier ?
Nous percevons l’Infini qui devient fini et précaire, dans la simplicité des faits, des lieux et des personnages tout ordinaires. Dieu se fait homme dans le sein d’une jeune femme de campagne, s’abandonne aux soins d’un simple ouvrier et assume une dimension sociale des classes humbles et pauvres.
Noël est donc la fête du choix de Dieu de ne pas abandonner l’être humain, mais de se faire homme jusqu’à faire l’expérience de la misère qui l’accable. Il est entré dans l’histoire de l’humanité. Il est devenu pleinement Dieu-avec-nous. La naissance de Jésus nous montre que Dieu a voulu s’unir à chacun, chacune de nous pour nous communiquer sa vie et sa joie.
« Le Verbe s’est fait chair » signifie que le Fils s’est fait Hébreu, c’est-à-dire, une personne concrète et intégrale dans son humanité, enraciné dans son temps et dans sa Nation qui attendait du Messie la délivrance sociale et politique tant attendue.
Il est vrai que le Messie était attendu avec enthousiasme. Tout le monde s’attendait à une arrivée solennelle de ce Sauveur promis par Dieu. Mais, à la grande surprise de tous, le Messie arrive sans bruit, sans clameur. Sa naissance n’est pas annoncée aux grands de ce monde. Pour accueillir un tel message, il faut un cœur pauvre. Les premiers qui l’ont entendu, ce sont les bergers. Ils passaient la nuit dans les champs à garder les troupeaux. C’étaient des pauvres gens qui vivaient comme ils pouvaient avec des pauvres moyens. Et surtout, ils vivaient en marge de la société. Aux yeux de la société, ils ne comptaient pas. Or voici que l’ange du Seigneur vient leur annoncer la bonne nouvelle de la naissance du Messie Fils de Dieu.
Avec les bergers, nous sommes tous invités à nous rendre à la crèche. C’est là que notre Sauveur nous attend. Nous venons nous imprégner de la présence de celui qui veut naître en nos cœurs. Nous accueillons cette lumière qui est en lui pour qu’elle transforme notre vie. Puis nous sommes envoyés pour la communiquer à tous ceux et celles que nous rencontrerons sur notre route. Cette présence et cet amour de Dieu sont comme un trésor qu’il nous faut accueillir et partager. Nous ne devons jamais oublier que Noël c’est Jésus qui continue à venir pour nous et pour le monde entier.
Le Sauveur que nous fêtons aujourd’hui est né parmi les pauvres. Il se reconnaît en eux. S’il n’y a pas de place pour eux dans notre vie, c’est lui que nous rejetons. « Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu » …
« Le Verbe était la vraie lumière qui éclaire tout homme, en venant dans le monde… » mais les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière.
La bonne nouvelle de la naissance de Jésus est annoncée aujourd’hui dans toutes les églises chrétiennes du monde. Malheureusement, ils sont nombreux ceux et celles qui célèbrent Noel sans se référer à son fondement, c’est-à-dire à Jésus. Petit à petit, Noël est entrain de prendre les connotations d’une fête profane, culturelle, commerciale… Les siens ne l’accueillent pas ; ils préfèrent marcher dans les ténèbres.
Malgré tout, Noël reste pour nous chrétien un événement qui nous transmet un message d’espérance. Aujourd’hui, Jésus nous rejoint dans nos vies caractérisées par les joies et les peines. Il nous rejoint dans nos souffrances, nos maladies, nos deuils, conflits… Il ne va pas faire un miracle pour résoudre ces problèmes ; mais il va nous ouvrir la porte de l’espoir et du courage pour ne pas abdiquer.
Nous vivons aujourd’hui dans un monde enfermé dans les murs de l’égoïsme, de l’indifférence, de la rancune… Mais Noël nous apporte un message d’espérance offert à tous : il y a toujours la possibilité de vaincre tous ces défis, à la condition de nous laisser illuminé par le Verbe Lumière qui se propose de faire route avec nous.
À tous et toutes, Bonne fête de Noël !
Lwanga Kambale Kalolerya, assomptionniste