5 février 2023 5e dimanche du temps ordinaire, année A – Mt 5, 13-16
La Parole de Dieu parle de lumière au moment où d’épais nuages assombrissent l’horizon du monde et de l’Église. Les médias gardent ouvertes les plaies de l’Église en rappelant à nouveau la vie trouble de Jean Vanier ou la démission du Cardinal Ouellet, etc. Où trouver la lumière dans tout cela ? Où est passé le sel qui redonne saveur à nos vies ? Comment se porte notre espérance ?
Isaïe s’adresse à ses compatriotes revenus de l’exil. Ils retrouvent une ville et un temple à reconstruire. Ils se heurtent à l’opposition de Juifs demeurés sur place. Tout est à refaire, y inclus le sens de la relation à Dieu. Devant le découragement des siens, le prophète rappelle que la lumière reviendra par la pratique de la charité et le respect de la justice. « Si tu fais disparaître de chez toi le joug, le geste accusateur, … ton obscurité sera lumière de midi. » Jésus recourt à la même logique : « Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde. »
Des images. Le sel servait à rehausser le goût des aliments ou à les conserver. Les disciples doivent, par leur exemple, aider les autres à découvrir le sens de leur vie. Comme Isaïe, il place la charité et la justice au 1er plan et Il s’identifie à la personne en besoin. « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; etc. . . et vous êtes venus à moi. »
Le sel se dilue dans les aliments. Il devient invisible comme les disciples immergés dans le monde. Même lorsqu’ils ne peuvent faire entendre leur voix, leurs gestes charitables rehaussent la qualité de vie de l’ensemble. Comme Jésus répandons le goût de vivre. Pour cela, sachons nous-mêmes savourer la vie, en découvrant dans notre cœur ce qui procure joie et sérénité.
Lorsque le sel s’affadit, il n’y a pas de produit de remplacement. L’amour, est la dernière chance de notre monde. Nous ne sommes pas disciples du Christ pour nous-mêmes : nous le sommes pour les autres. Communiquer le goût de vivre : révéler la beauté de la vie, dont l’aboutissement est la vie en Dieu !
L’image de la lumière complète celle du sel. Une bougie éclaire si elle se laisse consumer par la flamme. Cela implique un renoncement pour mettre ses talents et ses qualités au service du Royaume. Mélangé aux aliments, le sel demeure invisible. La lumière, elle, ne se cache pas et cette lumière, c’est le Christ. Il faut, déclare Jésus, que « votre lumière brille devant les hommes ». Pas question d’agir pour se faire voir, mais de laisser voir que nous agissons au nom de Jésus.
Un défi au-delà de nos forces ? Conscient de ses limites, Paul reconnaissait : « C’est dans la faiblesse, . . . que je me suis présenté à vous. » Dans notre monde perturbé, les arguments comptent peu. Seul l’exemple peut convaincre. Nous ne sommes pas meilleurs que les autres. Isaïe déclare : « ton obscurité sera lumière de midi. »
Même celui ou celle qui persévère dans l’obscurité devient lumière pour les personnes qui observent sa résilience. Uni au Christ, lumière du monde, nous reflétons sa lumière. Par nous, Il révèle à ce monde sa vraie nature et lui trace la route à suivre. En d’autres mots, Il dégage le sens de la vie et permet de se mettre en route. Il le fait pour chacun et chacune de nous. Prenons de temps d’en rendre grâce.
Marcel Poirier, a. a.
JE ME SOUVIENS ET JE CROIS