Éditorial du dimanche 26 mai 2024 par Édouard Shatov, éditorialiste au Montmartre à Québec
À la suite du temps pascal, qui se termine avec la fête de la Pentecôte, l’Église et la communauté des croyants entrent dans la période dite du TEMPS ORDINAIRE. Appellation que je trouve étrange, je dois l’avouer!
Cette appellation : « le temps ordinaire », exprime tout simplement qu’il s’agit de notre quotidien, de ce train-train de notre vie qui peut paraître « neutre », « insignifiant ». Mais en fait c’est une période très importante, j’aurais tendance à dire : d’une importance capitale. Car, c’est ce temps-là qui façonne notre identité, nos relations, nos caractères, en résumé, notre vie totale, avec une lenteur et une patience comparables au procédé de Dieu seul.
Le dimanche qui nous ramène au « temps ordinaire » est celui de la fête de la Sainte Trinité, mystère grandiose qui concerne la compréhension – même de l’Être sublime de Dieu.
Car, si Dieu est Dieu c’est que, précisément, Il sort de l’ordinaire ; Il est le Créateur de l’ordinaire.
Comme je le disais à l’instant, nous sommes façonnés avec patience et, à notre tour, nous participons à façonner la compréhension de Dieu dans nos cœurs et dans nos intelligences. Ces deux niveaux ne sont d’ailleurs pas toujours unis et unifiés. Je pense à saint Augustin qui, dans son Traité sur la Trinité, déclarait : « Ce que nous disons de Dieu est toujours plus petit que ce que nous pouvons penser sur Dieu, et ce que nous pensons sur Dieu est toujours plus petit et limité que ce que Dieu est. »
Voilà un propos étonnant qui met en lumière un fait qu’on ne peut ignorer, à savoir qu’il est déraisonnable de penser que nous puissions épuiser le mystère de Dieu. Dieu demeure un mystère; ce qui signifie qu’Il est toujours à découvrir et à approfondir un peu plus ; toujours un peu plus.
C’est à ce moment précis qu’il m’apparaît impératif de nous rappeler que cette compréhension de Dieu et de son mystère connaît un impact direct sur celle du mystère de l’être humain.
L’être humain, nous dit l’Écriture Sainte, est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Certes, cela entend qu’il est libre et responsable, avec une identité qui ne peut pas s’enfermer dans quelque « prêt à penser » si séduisant soit-il. L’être humain est aussi un mystère pour lui-même et demande une attention constante.
Nous sommes des êtres sensibilisés à un approfondissement perpétuel de nos appels, de nos vocations, de nos relations … et de toute notre vie …
Et, quel aspect mystérieux de l’être de Dieu, de notre prochain et de nous-mêmes habiterons-nous cette semaine ?
Bonne semaine à toutes et à tous!
L’obole de la pauvre veuve