Avec Jésus au désert

Le 9 mars 2025      1er dimanche du carême, année C – Lc 4, 1-13

Lectures du jour

Nous lisons, dans l’évangile de Luc, après le baptême de Jésus dans le Jourdain, que l’Esprit le pousse au désert pour être tenté. Pendant 40 jours, Jésus est en retraite pour se préparer à sa mission auprès des hommes. Quelle sorte de messie sera-t-il? Quel est son plan de match? C’est à ce moment-là que le diable intervient afin de le détourner de sa mission de «fils bien-aimé »: celle du Père et non pas la sienne.

L’histoire des trois tentations est truffée de références au séjour du peuple d’Israël dans le désert, au sortir de l’Égypte, où il a été tenté et s’est révolté contre Dieu. Ici, le Malin va proposer à Jésus le pain alors qu’il a faim, l’autorité sur les nations, un pouvoir universel, et d’être téméraire au point de forcer la main de Dieu. Jésus résistera et sera fidèle au plan de Dieu pour sauver le monde. Tout au long de son évangile, Luc présentera le combat de Jésus contre les forces du mal jusqu’à la croix et la victoire du tombeau vide.

La tradition juive avait mis l’accent sur la venue d’un messie politique puissant qui assurerait la liberté et la force d’Israël face aux nations païennes. Jésus aura de la difficulté à faire comprendre à ses contemporains, même à ses disciples les plus proches, qu’il n’est pas ce genre de messie. Ils accepteront difficilement qu’il soit un messie humilié, souffrant et mis à mort comme un criminel. Rien ne les avait préparés à cela.

Pourtant, s’ils avaient compris le prophète Isaïe qui décrit un serviteur souffrant, humilié, rejeté et mis à mort pour le salut du monde, ils auraient accueilli le ministère itinérant du prophète de Galilée. Mais ils ne le comprendront vraiment que lors de la Pentecôte, lorsque l’Esprit Saint les envahira. Ils seront alors des hommes nouveaux, investis de la mission d’annoncer la Bonne Nouvelle aux nations.

Nous avons commencé ensemble notre pèlerinage à travers le désert de nos vies, celui qui nous mènera à Pâques. Nous avons l’opportunité de nous recentrer sur l’essentiel. La prière, le jeûne et l’aumône sont entre nos mains pour avancer avec confiance sur ce chemin où nous ne sommes pas seuls. Toute une communauté est en marche avec nous. C’est l’heure des choix. N’hésitons pas. Persévérons car notre Dieu est fidèle et soutiendra nos efforts.

Le monde dans lequel nous vivons ne manque pas d’embuches, de tentations qui nous éloignent de la route que nous avons choisie. Oui, nous sommes faibles parfois et nous tombons. Mais le Seigneur nous relève. Il connaît notre cœur et notre désir de marcher à sa suite. Sachons apprécier chaque petite victoire. Additionnées les unes aux autres, elles nous rapprochent de Jésus comme le dit Paul dans la deuxième lecture d’aujourd’hui: «Si de ta bouche tu affirmes que Jésus est Seigneur, si dans ton cœur tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé. Car c’est avec le cœur que l’on croit pour devenir juste, c’est avec la bouche que l’on affirme sa foi pour parvenir au salut.» Bon carême dans la joie et la foi.

Père Gilles Blouin, assomptionniste