11 avril 2021 2e dimanche de Pâques, année B – Jean 20, 19-31
Lectures de ce jour
Récemment, j’ai remarqué que notre société et chacun de nous, de manière très différente, recherchons notre propre identité. Très souvent, nous nous interrogeons sur cette question fondamentale, et très souvent nous ne savons plus qui nous sommes. Les documentaires nous embarquent dans une quête sans fin sur ce que nos ancêtres nous ont transmis et que de nombreux romans essayent de percer en contemplant les mystères de notre passé.
L’Amour qui fait naître
Les lectures de ce deuxième dimanche de Pâques, et l’Évangile en particulier, tiré chapitre vingt de saint Jean, nous aident à comprendre ce qu’est l’identité – qui est Dieu, quel est son plan pour notre vie et qui sommes-nous à ses yeux. Dieu, en son Fils bien-aimé Jésus-Christ, accueille ses disciples. Cela signifie que Dieu nous accueille, nous aussi, avec des salutations de paix et par le souffle de l’Esprit Saint. Dans ce souffle du Christ notre dignité d’enfants de Dieu est entièrement restaurée. «Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus.» Soyons clairs : cette invitation du Christ n’est pas une invitation à jouer aux êtres semblables à Dieu, et finalement à succomber au chuchotement très ancien du vieux serpent pour devenir dieu et oublier notre Créateur. Le souffle du Christ, le souffle de l’Esprit Saint, est notre restauration et le rappel pour nous tous que nous sommes déjà créés à l’image et à la ressemblance de Dieu lui-même. Si nous devons nous rappeler une chose dans notre vie, c’est celle-là. Cette ressemblance seule peut nous apporter la paix, une paix que nous pouvons partager entre nous.
L’Amour qui fait vivre
La beauté de notre dignité et de notre identité est révélée dans le simple fait qu’on peut avoir l’unité de cœur. Pour être à l’image de Dieu, il faut essayer de vivre comme la première communauté chrétienne présentée dans les Actes des Apôtres, c’est-à-dire essayer de vivre en conformité avec notre foi dans le Seigneur Jésus. « D’un seul cœur, d’un cœur généreux » – n’est-ce pas la description du cœur miséricordieux et compatissant de Dieu lui-même? C’est difficile à croire, mais c’est cela notre identité, notre vocation et notre mission que nous célébrons lors de ce deuxième dimanche de Pâques, le dimanche de la miséricorde divine. Notre vie, en fait, est appelée de plus en plus à être le reflet de Dieu dans le monde d’aujourd’hui, le reflet de sa compassion et de sa tendresse pour chaque être humain que nous rencontrons. Il est difficile de croire cela comme c’était difficile pour Thomas de croire à la résurrection de son maître et de le reconnaître comme son Seigneur et son Dieu. Le nom de Thomas signifie “jumeau” et d’une certaine manière nous sommes tous des jumeaux de cet apôtre dans son incrédulité. Mais nous sommes également appelés à être ses jumeaux dans sa confession de foi seule : sans voir le Christ ressuscité, en nous appuyant sur le témoignage de tous ceux qui ont été aimés par le Christ et qui l’aimaient en retour.
L’Amour qui ressuscite
« D’un seul cœur » – sans colère et sans haine, nous pardonnant mutuellement, nous aimant les uns les autres. Parfois, il n’est pas vraiment nécessaire de montrer notre amour pour les autres, car ceux qui aiment savent quand l’amour est vrai et ils peuvent aimer en silence, avec des actes et pas seulement avec des mots. Parfois, personne n’avait remarqué leur amour, personne n’y avait prêté attention, car en général, les choses essentielles de la vie sont invisibles pour l’œil. L’amour se suffit à lui-même ! Parfois, en fait très souvent, nous nous persuadons que notre salut vient de nous-mêmes, que notre identité peut être trouvée en nous-mêmes. L’évangile d’aujourd’hui nous dit clairement que pour être nous-mêmes, nous devons nous tourner vers les autres. C’est en nous donnant qu’on reçoit, en pardonnant qu’on est pardonné, et en mourant que l’on ressuscite à la vie éternelle. L’amour se suffit à lui-même.
«O amour, je sens mon âme se tourner vers le feu où je me suis réjoui et plus que jamais je désire brûler. Je brûle et les flammes vives de l’amour nourrissent mon misérable cœur. Plus je brûle et plus mon amour grandit et plus que jamais je désire brûler ».
Édouard Shatov
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