« RÉSURRECTION : ne signifie pas des retrouvailles avec son corps de jadis ; le terme nous amène à penser à un corps d’une toute autre nature, un corps qui se nourrit de lumière. » C’est avec ces paroles de Catherine Challier que je veux vous souhaiter de joyeuses Fêtes de pâques. Quand nous célébrons la fête de la Résurrection, nous plongeons dans le mystère de la transformation radicale et non dans le prolongement indéfini de notre vie terrestre.
En ces jours qui précèdent Pâques, nous entrons dans les profondeurs de la vie de Jésus-Christ. Avec lui nous rendons grâce à Dieu et, de plus, nous faisons face à la plus grande épreuve de notre vie : le mystère de la souffrance et de la mort. Notre nature humaine répugne à accepter que la mort soit le dernier mot de notre existence. Nous espérons que la dernière parole de notre vie soit la Parole qui nous relie à la lumière éternelle, à la véritable Vie. Autrement dit, nous espérons que notre vie trouve enfin son accomplissement et soit transfigurée dans l’amour bienveillant de Dieu.
Cette invincible espérance s’enracine dans la présence de Jésus-Christ. En effet, l’espérance et le fait de la Résurrection s’appuient sur la mémoire de la présence de Jésus-Christ, révélation de Dieu dans notre vie. Aux moments plus difficiles, incluant la mort, appuyons-nous sur cette vérité audacieuse. Ainsi s’exprime le saint Pape Paul VI : « Nous nous sentons arrivé à ce seuil suprême, réconforté et soutenu par la conscience d’avoir inlassablement répété devant l’Église et dans le monde : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu. Vivant ».
C’est en nous appuyant sur cette présence de Dieu dans notre vie que nous défions le néant. L’image de Dieu, c’est cette image qui nous est révélée en Jésus-Christ, et c’est cette victoire sur le néant que nous célébrons avec allégresse en ce jour de pâques.
Cette fête de la Résurrection nous rappelle que nous sommes appelés à ne chercher que Dieu seul. Toutefois, comme l’écrit dans son ouvrage posthume le cardinal Carlo Maria Martini : « … en étant des femmes et des hommes spirituels, nous avons à chercher Dieu dans la multiplicité des affaires, dans l’enchevêtrement des tendances, dans le conflit des interprétations ». La Résurrection nous dit : « Jésus nous aime, Jésus est mort pour nous, Dieu est Père ». Avec saint Paul disons : « Parmi vous, je n’ai voulu connaître d’autre que Jésus-Christ, ce Messie crucifié » (1 Co2,2).
Parlant d’espérance, le Rabbin Isaac Kook écrivait : « Tout ce qui est vivant aspire à une élévation, ou encore désire recevoir une goutte de rosée de la Résurrection présente dans la Parole de Dieu ». Puissions-nous désirer partager avec Jésus vivant, sa Vie, sa Lumière, son Éternité, là où rien n’est perdu, mais tout est transfiguré. Cette invitation est discrète comme la rosée mais aussi forte que la mort et s’enracine dans l’Amour, puisqu’elle est Amour.
Le Christ est ressuscité! Il est vraiment ressuscité !!!
Joyeuses Pâques à toutes et à tous !!!
Édouard Shatov
Sur la route d’Emmaüs