Éditorial du dimanche 19 janvier 2025
Édouard Shatov, augustin de l’Assomption et éditorialiste
Les paroles de l’Écriture retenues pour nous guider à travers cette semaine: «CROIS-TU CELA?» et la réalité de cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens font «un étrange ménage». Croit-on encore en cette réalité de l’unité des chrétiens et si «oui», quelles sont les raisons, pour nous, de croire et de prier à cette intention?
Si nous nous réunissons et prions pour l’Unité des Chrétiens, c’est que Jésus lui-même a vu et reconnu que c’est un défi pour la communauté chrétienne, dès le départ et, probablement pour toujours. La prière du Ressuscité avant sa Passion est celle pour l’unité: «Que tous soient UN!» (Jean 17,21). C’est une référence au texte du livre du Deutéronome: «Le Seigneur est UN!» (Dt. 6). Les deux passages sont intimement liés.
Et c’est à ce moment-là que nous devons nous approcher du mystère de Dieu et du mystère de la communauté chrétienne comme de deux réalités intimement liées. Notre perception et la réalisation de l’unité entre nous sont inséparables de notre témoignage de la révélation du Mystère de Dieu lui-même, Dieu révélé en Jésus-Christ. L’Unité des chrétiens n’est pas une annexe de nos activités pastorales ou des œuvres de charité. Il semble que si notre unité est un défi, une épreuve; c’est le témoignage-même de la révélation de l’amour de Dieu. Dans l’Évangile de Jean, il dira même: «Qu’ils soient UN pour que le monde croie!». Ce qui veut bien dire que le témoignage de l’Unité est inséparable du témoignage de la foi. Au fond, l’unité est un témoignage de foi.
La véritable question s’exprime ainsi: Que signifie: être UN? Si je lis et comprends correctement l’Écriture, Unité ne veut jamais dire uniformité. Être «UN», ce n’est pas être comme des clones de la main de Dieu. D’ailleurs, la Bible nous révèle toujours que Dieu s’oppose à tout mouvement d’uniformisation. Non, les vocations sont particulières; la vocation de l’un ou de l’une complète celle de l’autre.
Très souvent, hélas!, nous voulons «éliminer» celle ou celui qui est différent. Au lieu de chercher à intégrer cette différence dans l’ensemble de la création, pour la gloire de Dieu et le salut de l’être humain. On attribue à saint Augustin ces mots: «je veux que tu sois». Ces paroles méritent d’être méditées dans ce contexte.
Pour discerner et faire advenir il faut oublier la question: «à quoi cela me sert-il?». L’unité, au contraire sert à nous apprécier tout simplement, sans aucun profit apparent. Voilà l’amitié! Ce n’est pas un hasard si le Ressuscité de l’Évangile de Jean appelle ses Disciples «les amis».
Le mystère de Dieu et celui de l’unité, que nous sommes, nous appelle à témoigner pour ce. «Mystère de l’amitié»
Alors, la semaine de l’unité, de l’amitié qui nous appelle à l’amitié avec Dieu et entre nous. Crois-tu cela?
Comme Thomas, avec toutes mes hésitations, mais aussi avec toute ma confiance, je dis: MON SEIGNEUR ET MON DIEU! «Je crois!»
Bonne semaine à toutes et à tous!