L’orchestre symphonique se produisait un vendredi soir et j’avais décidé d’aller l’entendre avec un ami. Cela ne m’arrive pas souvent mais je voulais me faire un cadeau. Je n’ai pas été déçu, loin de là. L’auditoire entre à pas feutré et s’installe dans l’attente du moment où l’éclairage s’endort et que le rideau se lève. Le silence est rompu par les applaudissements puis tout est prêt pour une soirée de pur délice.
J’observe les musiciens dans leur tenue d’apparat, leur instrument entre les mains, attendant que le chef d’orchestre donne le signal de départ. Je me fais la réflexion: il n’y a pas d’improvisation ici et chacun s’est préparé de longue date à monter sur scène. J’imagine les heures d’apprentissage depuis le jeune âge avant d’être choisi pour faire partie de l’orchestre, les sacrifices, la concentration, le rêve, la passion. On ne devient pas musicien de ce calibre du jour au lendemain.
Chaque instrument a sa particularité. On n’apprend pas à jouer du violon comme de la trompette et la contrebasse n’a rien à voir avec la flûte. La lecture d’une partition est minutieuse et exige une longue expérience. Quant au chef d’orchestre, il doit savoir exécuter et faire valoir chaque partie de la pièce qui sera jouée pour que l’ensemble soit une harmonie parfaite. En effet, chaque instrument, tout en étant très différent, participe au plaisir qui atteindra vos oreilles.
Cela ressemble beaucoup à notre communauté chrétienne du Montmartre. Telle personne est responsable des repas communautaires, telle autre des ‘5 à 7’. Celle qui choisit les lecteurs pour la liturgie est aussi nécessaire que celle qui, souriante, y fait l’accueil. On ne saurait se dispenser de l’animation musicale ni de ceux qui l’assistent à la flûte, à l’orgue ou tout autre instrument. Quelqu’un a imaginé avec goût le visuel, quelqu’un d’autre s’est assuré de la propreté, à ce qu’il ne manque rien à l’autel. Le commentaire d’évangile a été préparé avec soin et les publicistes ont bien fait leur travail. Et le chef d’orchestre, me direz-vous? C’est Jésus lui-même qui veut offrir au Père un concert de louange et d’action de grâces qui lui plaise. Ainsi, chacun ayant à cœur de bien jouer sa partition participe étonnamment à la vitalité de la communauté.
Père Gilles Blouin, assomptionniste et éditorialiste au Montmartre à Québec
« Écoute, Israël »