Aujourd’hui, pour notre réflexion, un vieux conte juif, une fable, une parabole, en réalité, plein de surprise, de gaieté, mais surtout, plein de sagesse.
Billet éditorial
Monique Lortie MA phi.
Dimanche, 20.10.2024
Un jour, deux étudiants se disputaient à propos d’un volatile qu’ils venaient d’acheter au marché. L’un d’eux disait que c’était un coq et l’autre prétendait que c’était une poule. Comme ils étaient tout aussi têtus l’un que l’autre, la discussion n’en finissait pas.
Finalement, l’un des deux proposa: – Mettons notre volaille dans le poulailler. Nous la mangerons dimanche. D’ici-là, nous verrons bien si c’est une poule ou bien un coq.
La nuit passe et, au petit matin, on entend, en provenance du poulailler un magnifique cocorico.
Tu as entendu, dit le premier étudiant. – Oui, répond le second, c’est incroyable! Si je ne l’avais pas entendu de mes propres oreilles, je n’aurais jamais cru qu’une poule puisse pousser des cocoricos!
Être têtu, dit le dictionnaire, c’est peut-être tenir à ses idées avec une fermeté qui ressemble à de l’opiniâtreté. Bien sûr. Toutefois, c’est toujours l’autre qui est opiniâtre. Bien sûr que, moi, non.
Dans notre fable, c’est la chute qui attire mon attention: «C’est incroyable! Si je ne l’avais pas entendu de mes propres oreilles, je n’aurais jamais cru qu’une poule puisse pousser des cocoricos!»
Je ne mettrais pas cette réplique dans le domaine de l’entêtement. Je pencherais plutôt pour un manque d’intelligence, ou mieux, une sorte de mauvaise foi. Bien sûr, c’est toujours l’autre qui témoigne de cette mauvaise foi. Bien sûr que, moi, non.
Mais au fond, se pourrait-il que «je» sois aussi un puits de ce type de mauvaise foi? ou de cet aveuglement/entêtement émotif? Quand je parle avec mes enfants? avec ma sœur? avec mon beau-frère? … Avec mes proches, quoi, et non avec la visite!
Ne serait-ce pas, en réalité, un vouloir-avoir-toujours-raison? toujours avoir le dernier mot?
Décidément, ce conte me hante! Il nous oblige à un honnête examen de conscience…
Et vous-même, qu’en pensez-vous?
Ce retour à la vie qui en dit long