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On dit que l’intelligence artificielle est avec nous pour rester. Aussi bien s’en faire une amie. Elle était déjà parmi nous depuis un moment mais nous ne le savions pas. Elle est maintenant sur toutes les lèvres : vaut mieux apprendre à se connaître… à se reconnaître.
Elle se promet d’être très utile pour la recherche scientifique, pour la médecine de pointe, pour l’aéronautique et même pour la construction d’habitations. Justement, nous sommes en pleine crise du logement. Vite à l’œuvre!
Un seul défaut, semble-t-il : elle n’a pas de sentiments, pas d’émotions. Voilà qui est embêtant. Elle peut décrire un paysage mais sans le colorier de sa beauté. Elle sait cuire vos aliments sans vous dire s’ils seront bons au goût, assez ou trop épicés. Elle connaît les règles de la poésie, comme le nombre de pieds d’un alexandrin, mais pour y ajouter l’âme que vous y attendiez vous repasserez. Une recherche dans votre arbre généalogique ? Facile, mais elle ne saurait vous faire aimer vos ancêtres à leur juste valeur.
À l’école, à l’université, il y a des réticences. Comment la détecter dans les travaux des étudiants ? Est-elle cousine du terrible plagiat ? Une recherche assez simple, nous dit-on, vous fournira quantité de données, une expertise qui vous surévalue à l’infini. Mais comment absorber tout ce savoir, le digérer et le rendre dans ses propres mots harmonieusement, légalement ? On voit bien qu’il reste des ombres à explorer…
Restons ouverts sur l’avenir, sur le développement intelligent de nos connaissances et de nos possibilités. Pour cela, il nous faut rester éveillés, garder les yeux fixés sur les possibles dérives. Mais appelons de nos vœux un cadre législatif qui nous permettra de nous réjouir des progrès que nous annonce l’IA.
Père Gilles Blouin, assomptionniste et éditorialiste au Montmartre