peuple québécois a été mu par une grande vague d’amour au moment du décès d’un de ses chanteurs, Karl Tremblay. Pour plusieurs, il représentait la voix d’une génération et avait accompagné des moments charnières de leur vie. Son départ à 47 ans choquait et déstabilisait : la mort avait eu le dernier mot mais chacun désirait garder bien vivant le legs musical. Sa conjointe, Marie-Annick Lépine, remarquable, fit bon accueil au chagrin de chacun en y voyant autant de marques d’amour à reconnaître avec gratitude.
Cet évènement a pris beaucoup de place dans les média comme s’il canalisait un besoin de vibrer ensemble à un moment où la soif de simplicité, d’authenticité et de courage est tangible.
Plus près de nous, discrètement, s’est éteint Claude Lamontagne.
Pour notre communauté, c’est aussi un monument qui disparaît.
Il était homme de cœur et d’esprit, laïc engagé, discret, fort d’un discernement éclairant, disponible à l’autre et fidèle à ses engagements.
S’il fut un modèle de vie, il en fut un aussi dans sa dernière étape du mourir qu’il a traversés sereinement avec dignité et grandeur, soutenu par une spiritualité ancrée qu’il avait su nourrir au fil de sa vie.
Thérèse fut aussi source d’inspiration; présence aimante pendant toutes ces années, elle a su lui tenir la main dans l’intimité de ses prières et le laisser partir vers cet ultime rendez-vous. En partageant ce parcours de foi, de tendresse et d’espérance, elle nous accompagne à son tour.
Dans un cas, le centre Bell a résonné et il y avait là quelque chose à entendre.
Dans l’autre ce sont tous les carillons de nos chapelles intérieures qui ont chanté notre gratitude et amitié à l’endroit de Claude.
Dans ces deux circonstances, nous faisons face aux réflexions et exigences que la mort impose à chacun de nous ; elles sont nombreuses mais combien importantes pour un mieux vivre aujourd’hui.
Ann Montreuil
Paroles pour un temps de crise