De qui ou de quoi peut-on parler en ce mois de novembre ? Qui écouter ? Spontanément je dirais : des saints et des défunts. Pas d’étonnement ! Novembre est un mois où nous célébrons tous les saints et saintes, ainsi que les fidèles défunts. La tradition du peuple de Dieu fait en sorte que les saints et les saintes, ainsi que les défunts et les défuntes sont présents dans notre mémoire particulièrement tout au long de ce mois.
La mémoire ! Elle est très importante dans notre vie ! Elie Wiesel disait: « Le secret de la Rédemption et du salut se trouve dans la mémoire. » Voilà une manière de dire que si nous voulons retrouver la santé (c’est le sens du mot salut), et nous libérer de nos entraves (c’est le sens du mot rédemption) ; il s’avère capital de nous souvenir qui nous sommes en cette vie et de toute éternité, pour toute éternité.
Cette mémoire nous rappelle précisément un appel et notre vocation à la sainteté. De nos jours, cette réalité est souvent ignorée, très souvent confondue avec un état de perfection, ce qui signifie sans aucun péché, aucune faute. Mais, la sainteté c’est tout sauf cela ! La sainteté à laquelle chacun et chacune d’entre nous est appelé, c’est cette tension implacable de notre désir vers Dieu, en toutes circonstances, dans nos réussites comme dans nos erreurs et nos échecs. L’être humain est capable de Dieu (capax Dei, selon la formule des Pères de l’Église). C’est justement l’être humain qui peut s’ouvrir à Dieu et qui peut laisser sa grâce agir en nous.
Cette ouverture à Dieu, à l’éternité, nous permet de nous approcher du mystère de notre finitude, de notre mort. Le mystère de la mort met en relief le fait que, sans Dieu, et cette ouverture à l’éternité nous sommes incompréhensibles à nous-mêmes. Avec Blaise Pascal, souvenons-nous que « sans la foi chrétienne, nous serions pour nous-mêmes, comme la nature et l’histoire, un monstre et un chaos ». Je nous accorde quelques instants pour méditer cette phrase. Suite à cette méditation, je ne peux que croire que, dans la foi, dans la confiance en Dieu, nous reconnaissons la grâce de réparation en nous et autour de nous, par le simple fait de l’Amour de Dieu.
Cela, nous l’espérons pour nous et pour tous ceux et celles qui nous ont précédé dans la vie d’ici-bas et qui nous précèdent au-delà de la mort, dans la vie éternelle à laquelle nous aspirons au plus profond de notre être.
En ce mois, nous voulons entendre notre Maître qui souhaite nous faire comprendre notre condition véritable.
Bonne semaine d’écoute à toutes et à tous !!!
Édouard Shatov, éditorialiste au Montmartre
Échec de Jésus à Nazareth