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ATTENDRE DIEU QUI VIENT

Visuel de l’Avent 2023 à la chapelle du Sanctuaire au Montmartre à Québec, par Rita Beauregard

3 décembre 2023 1er dimanche de l’Avent, année B – Mc 13, 33-37
Lectures de ce jour

Ce premier dimanche de l’Avent est aussi le premier dimanche de la nouvelle année liturgique, l’année B. Plusieurs d’entre nous ont déjà passé beaucoup de « temps de l’Avent » et savent parfaitement bien qu’au bout de quelques semaines ce sera la fête de Noël. Mais alors, au-delà de la familiarité avec les temps liturgiques, est-il possible, pour nous aujourd’hui, de jeter un regard renouvelé sur l’attente que nous faisons de Dieu et de trouver des manières originales de la vivre ?

Les textes lus et médités en ce jour proposent quelques repères qui peuvent nous rendre service. Pour ces textes, reconnaître une certaine errance, exprimer un désir, reconnaître la présence bienfaisante de Dieu et se laisser transformer par celui qu’on attend font partie du cheminement à travers lequel on peut attendre et accueillir Dieu qui vient à nous.

« Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? » Ces paroles de la première lecture sont une sorte de cri de cœur qui émerge de la prise de conscience d’une errance loin de Dieu. Les humains qui le lancent se trouvent séparés de Dieu. Il reconnaisse leur éloignement et en parlent à Dieu. Du même souffle, ils expriment leur désir de rétablir la relation avec Dieu et de marcher avec lui sur des chemins qu’il emprunte. La capacité de reconnaître une rupture de relation et de revenir en soi-même, personnellement et collectivement, afin de nommer ce qui manque mais qui donnerait vie ou ferait du sens peut être considérée comme une position d’attente. Dieu peut déjà compter sur elle quand il vient ou revient à la rencontre des humains.

« Voici que tu es descendu : les montagnes furent ébranlées devant ta face. Jamais on a entendu, jamais on a ouï dire, nul œil n’a jamais vu un autre dieu que toi agir ainsi pour celui l’attend. » À l’appel des humains qui l’attendent en vérité, Dieu répond. Il les rejoint où ils sont, dans ce qu’ils vivent. Il se rend solidaire de leur quotidien et de leurs aspirations pour le présent et pour l’avenir. Par sa présence solidaire, il opère des changements bénéfiques « pour celui qui l’attend ».

Nous l’avons remarqué, les humains qui attendent sont censés ouvrir leur cœur afin de se disposer à la transformation authentique et durable que leur apporte celui qui vient à eux. Tout se passe comme si Dieu est permanemment prêt à rencontrer les humains pour les faire « tenir fermement » (1 Co 1,8) et cheminer en alliance avec eux pour leur bien. Mais la disponibilité des humains et leur consentement sont d’incontournables conditions de son advenue et du changement positif qu’il peut opérer.

Le temps de l’Avent peut être pour nous l’opportunité de revisiter à frais nouveaux, en fond et en toute sincérité les errances et les désirs qui sont les nôtres. Il peut aussi être l’occasion d’amortir les résistances ou les frustrations qui, en fin de compte, nous empêchent d’accueillir celui qui vient faire de nous des fils et des filles de Dieu. En faisant cela, nous serons en train de veiller tout au long de ce temps fort, tout au long de l’année liturgique et même au-delà de ces périodes.

Pacifique Kambale Tsongo, assomptionniste