11 juin 2023 Le Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ, année A – Jn 6, 51-58
Lectures de ce jour
Nous célébrons en ce jour la Solennité du Très Saint-Sacrement du Corps et du Sang de notre Seigneur Jésus-Christ. Cette célébration nous invite à faire « mémoire » de Dieu qui est au milieu de nous et nous accompagne dans toutes les étapes de notre longue marche vers la liberté.
Dans le première lecture, Moïse exhorte le peuple d’Israël de ne pas oublier ce que le Seigneur a fait pour lui : « C’est lui qui, pour toi, a fait jaillir l’eau de la roche la plus dure. C’est lui qui, dans le désert, t’a donné la manne – cette nourriture inconnue de tes pères ». Cette exhortation présente le Seigneur comme le Dieu de la vie. Le Dieu qui rassure et qui prend soin de son peuple dans les moments les plus difficiles. Cette parole s’adresse également à nous aujourd’hui. En célébrant l’Eucharistie, nous sommes invités à discerner la présence vivifiante de Dieu au milieu de nous, même si cette présence se manifeste parfois de façon discrète.
Par ailleurs, la communion à l’Hostie consacrée nous rappelle que Dieu s’est fait homme, qu’il est devenu l’un de nous. Car, lorsque nous communions au Corps et au Sang du Christ, nous revivons et vivifions cette alliance que Dieu a conclue avec son peuple et qui s’est pleinement accomplie dans la mort et la résurrection du Christ. C’est ce que nous entendons dans l’évangile de ce jour, où Jésus se présente comme le pain vivant descendu du ciel, le pain qui donne vie, le pain qui brise la fatalité de la mort. Ainsi, communier au Corps et au Sang du Christ, c’est s’engager du côté de la vie. C’est accepter de suivre le chemin d’humanité et de liberté que le Christ a emprunté pour nous sauver.
En célébrant la solennité du Corps et du Sang du Christ, nous sommes donc invités à admirer la grandeur de l’Eucharistie, ce sacrement qui est le signe de l’Amour inconditionnel du Seigneur. Nous sommes aussi invités à devenir eucharistie pour toutes ces personnes qui ont soif et faim de Dieu dans notre société. Car le repas eucharistique nous unit les uns aux autres, nous convie à accueillir la vie que Dieu nous donne et à la partager autour de nous. Saint Paul le rappelle si bien dans la deuxième lecture : si la coupe que nous bénissons est communion au Sang du Christ ; et si le pain que nous rompons est communion au Corps du Christ, alors « la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain ».
Mais comment rendre concrète cette communion? Comment participer concrètement à l’édification du Corps du Christ ? C’est en recevant l’Eucharistie, d’abord, comme un « pain d’humanité », c’est-à-dire un pain qui nous rappelle notre fragilité humaine et nous invite à nous nourrir du Christ qui est notre vie. Ensuite comme un « ferment de liberté » qui assouplit nos cœurs et ouvre nos yeux à la misère du monde et nous engage sur le chemin de la justice et de la paix. Autrement dit, le Corps du Christ posé entre nos mains nous invite à ressentir la joie de partager, à briser nos indifférences, à secouer notre confort pour devenir l’image du Christ lui-même qui s’est fait nourriture pour la vie du monde.
Que la communion que nous recevons bien souvent féconde donc nos actions et nous aide à promouvoir l’unité ecclésiale, l’amitié sociale et la fraternité universelle. Amen.
Fortuné Kamate Vakatsuraki, prêtre