14 mai 2023 6e Dimanche de Pâques, année A – Jn 14, 15-21
Lectures de ce jour
Lorsque Pierre écrit ces mots, les Chrétiens subissent une persécution sanglante. Nous n’en sommes pas là. Toutefois, adhérer à l’Église ne va plus de soi. Beaucoup acceptent le Christ, mais rejettent l’Église ou toute forme de pratique. « Le Christ, oui ; l’Église, non » ; « la spiritualité, oui, la religion, non. »
Malheur ou grâce ?
Déplorer la situation ne change rien et ne console pas. Accueillons cela comme une grâce, un appel à approfondir notre relation au Christ. Ce qui semblait aller de soi dans le passé ne va plus. L’espérance, symbolisée par une ancre de navire, doit nous accrocher au Christ.
« Nous avons été sauvés, écrit Paul, mais c’est en espérance. Or, voir ce qu’on espère n’est plus espérer : ce que l’on voit, comment l’espérer encore ? Mais espérer ce que nous ne voyons pas, c’est l’attendre avec persévérance. »
Attendre avec persévérance… Attendre en dépit des difficultés. La capacité de traverser les épreuves avec sérénité laisse voir la force de notre espérance.
Nos contemporains valorisent la science et savent que l’on ne peut prouver l’existence de Dieu. La foi ne s’impose pas à coups d’arguments. Pourtant nous pouvons en expliquer les fondements. En creusant nous en serons d’ailleurs les premiers bénéficiaires. « Comprendre pour aimer » affirmait St Augustin. Le disciple du Christ en connaissant mieux son Maître l’en aimera davantage.
Le scientiste croit que Dieu n’existe pas : nous croyons qu’Il existe. Le contexte d’aujourd’hui nous oblige à approfondir notre foi et à vivre pleinement d’espérance.
La parole aux témoins
À Athènes, Paul avait préparé un discours bien argumenté. À la mention de la résurrection du Christ, les membres de l’Aréopage l’ont quitté. Au mot de « résurrection des morts », les uns se moquaient, d’autres déclarèrent : « Nous t’entendrons là-dessus une autre fois. »
Pierre, conscient que la foi en Jésus allait à contre-courant de la culture ambiante, écrit : « Soyez prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect. »
« Être prêts ». Où trouver les mots et le langage adapté ? Connaître et méditer la Parole et la partager avec d’autres peut aider. Il s’agit d’apprendre à dire ce qui nous fait vivre, humblement, sans blâmer. L’argument le plus fort demeure la cohérence entre nos actes et nos paroles.
La foi, qui est une question de cœur, ne s’impose pas. Elle demeure une invitation. En se révélant, Dieu respecte notre liberté. Lorsque nous désirons partager notre espérance, imitons le Père en respectant l’autre.
L’action de l’Esprit
Avant de quitter ses disciples Jésus a promis : « Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. » Jésus revient mystérieusement par l’action en nous de l’Esprit Saint. Comme au jour de la Pentecôte, que des « langues de feu » embrasent notre cœur. Alors les mots et les gestes suivront naturellement.
Marcel Poirier, a. a.
Une grande densité spirituelle