Ces mots dans les derniers jours avant Noël. Je vous assure, la frénésie est palpable dans l’air alors que les commerces ont sorti des décorations toutes neuves et flamboyantes depuis plusieurs semaines; les rues sont ornées de lumières étincelantes et les enfants attendent impatients leurs cadeaux des fêtes, d’où la course folle vers les centres commerciaux pour se procurer les meilleures aubaines après deux ans de pandémie…
Certains ont la chance d’explorer les manières très diverses de célébrer Noël dans une variété de pays: le Noël blanc chinois, les fêtes vietnamiennes sous régime communiste, le Noël traditionnel coréen, indien et même tyrolien, sans parler de l’Amérique latine. Quelle richesse et quelle diversité : chaque culture a fait siennes les fêtes de fin d’année. Partout la plus populaire des fêtes chrétiennes est profondément ancrée dans de belles traditions nationales et pourtant transpire un caractère universel, surtout lorsqu’on reconnaît le même air d’une chanson d’une langue à l’autre.
La crèche est au centre de tout, bien sûr, avec ses personnages coutumiers mais qui prennent parfois une couleur locale. J’ai vu, à Manille, un berger apportant comme cadeau à l’Enfant-Jésus un cochon sur ses épaules et un autre avec un coq de combat sous son bras. Les santons de Provence ne sont pas en reste avec la poissonnière, le ravi, le meunier et le gendarme. J’ai un ami qui, depuis des années, fait la collection de crèches de Noël; il en a de plusieurs pays du monde. Il a accepté de nous en présenter 25 d’autant de pays, à la sale Staub, ce dimanche. Merci, Marc !
Que de créativité, que de variété! Cela me fait penser que l’évangile a été ruminé dans tant de cultures différentes et rendu dans les plus riches traditions. À bien y penser, au-delà des souvenirs de notre enfance, l’enfant de Bethléem évoque un désir de nouveaux commencements, une étincelle de lumière dans un monde obscurci par les problèmes de toutes sortes, un rayon d’espérance dans des sociétés qui ont perdu les repères essentiels. D’où un air de fraîcheur à cette fête : on veut taire les conflits du passé et déclarer une trêve puisque c’est Noël, non?
L’échange de cadeaux est un élément important de la fête. Les jeunes parents vont sacrifier leurs économies pour surprendre et satisfaire leurs enfants, même en ce temps d’inflation. Parfois, une attention spéciale, inattendue, nous fait nous sentir mystérieusement léger et aimé.
Je vous assure, il y a un cadeau combien plus précieux qui nous attend à chaque Noël : cet Enfant-Dieu représente tout l’amour du Père pour chacun de nous. Le messie tant espéré nous arrive là où nous ne l’attendions pas. Peu de gens le reconnaîtront : il faudra la foi toute simple et l’humilité des bergers, la patiente recherche des mages, le cœur aimant de Marie et la docilité de Joseph… et votre propre foi dans la Promesse. Mais il ne faut pas vous tromper : Jésus va naître à nouveau pour vous comme un sauveur dans ce qui constitue la paille de votre vie, ce qui a besoin d’être sauvé, d’être changé, d’être transformé. Soyez honnête et cherchez à identifier dans votre vie là où vous avez besoin d’un sauveur. Laissez Jésus guérir et refaire ce qui est brisé en vous et vous brillerez de mille feux. Ce sera le plus beau cadeau du monde.
Père Gilles Blouin, assomptionniste
« Croire à l’Impossible ! »