« Mourir d’envie ou vivre d’amour », cela aurait pu être un titre émouvant et suggestif pour un thriller ou pour un drame romantique. Ce titre s’avère d’une grande beauté, et la phrase particulièrement juste pour décrire un des mouvements fondamentaux de la vie de chacun et chacune de nous.
Très souvent dans notre vie, nous avons à opérer un choix, choix déchirant entre « mourir d’envie » et « vivre d’amour ». Il arrive que ces choix ne survivent pas ensemble, mais si souvent ils sont proches l’un de l’autre !
Si je vous en parle, c’est que « mourir d’envie » et\ ou « vivre d’amour » représente le train-train de notre vie, et aussi parce que Catherine Aubin, religieuse dominicaine bien connue, vient de publier sous ce titre, chez les Éditions Novalis au Canada.
Lors de sa réflexion, Catherine Aubin constate que le mouvement de l’envie et de la jalousie est originel et non pas original : personne n’échappe à son emprise, un jour ou l’autre. L’auteur nous emmène donc dans une réflexion essentielle pour l’accomplissement et le bonheur de notre vie : « Comment regarder l’envie et la jalousie, et comment les travailler afin de les traverser et d’entrer dans une relation fraternelle, une relation d’amour, pleine de grâce et de fécondité ? »
Comment traverser cette partie obscure de nous-mêmes sans sombrer ni dans la culpabilité, ni dans le désespoir ? Comment procéder pour que cette zone souvent honteuse de notre être nous permette d’avancer vers la lumière intérieure qui nous habite ? Sœur Catherine nous invite à emprunter une route intérieure de guérison, route nous amenant à franchir les seuils présents dans toute vie intérieure.
Pour cela, Catherine Aubin nous convie à fermer certaines portes de notre vie intérieure : la porte de la convoitise, la porte du regard envieux, la porte de la comparaison et du jugement ; de même que la porte de l’orgueil et de la haine de soi et de l’autre. En fermant ces portes des catastrophes existentielles, nous pourrons permettre l’ouverture vers la bénédiction, l’émerveillement et la gratitude afin de pénétrer dans le monde de la charité et de l’amour.
Tout cela peut sembler complexe, compliqué. Oui, mais je vous rassure, sœur Catherine nous invite à un moment de repos et du souvenir des profondeurs de notre être : à ouvrir les portes et à sortir de l’habitude pour s’ajuster à un autre registre : « Entrer dans le nouveau et avancer au large pour se laisser engendrer à soi-même ». En étant soi-même il est possible de devenir des amis les uns des autres, en commençant par notre lien avec Dieu qui nous aime.
Sur ce chemin de la vie intérieure ou de la vie tout simplement, un élément s’avère indispensable : c’est l’humour. Sœur Catherine affirme l’existence de l’humour dans l’amour. Elle le dit ainsi : « Le travail de vérité sur notre vie demande de se distancier, de faire ‘un pas de côté’, et surtout de pratiquer une forme d’auto-dérision, et de l’humour ». La racine de l’humour chrétien, c’est la confiance en Dieu, confiance pleine d’amour et de miséricorde. L’humour sollicite un regard ajusté et une bonne connaissance de soi. Alors, avec Sœur Catherine Aubin et avec Thomas More, nous pouvons dire : « Ne permets pas que je me fasse trop de souci pour cette chose encombrante que j’appelle. MOI, Seigneur, donne-moi l’humour pour que je tire quelque bonheur en cette vie, et en fasse profiter les autres! ».
J’espère que vous profitez du temps estival pour rafraîchir aussi les profondeurs de votre être! Et pourquoi ne pas lire ce livre que je partage avec vous, afin de ne pas mourir d’envie et de vivre d’amour. ?
Bonne semaine à toutes et à tous !!!
Édouard Shatov
2e dimanche de l’Avent