« Le temps qui compte ne nous attend pas », chante une artiste québécoise. Cette chanson nous rappelle que nous avançons dans le temps. Le temps « marche », si on peut l’exprimer ainsi, et nous marchons avec lui.
Cette semaine, nous avançons vers cette fête qui nous est familière: La CHANDELEUR, fête de la lumière, célébrée le 2 février de chaque année.
Le nom de cet évènement, donné par la tradition, est « La Présentation de Jésus au Temple ». On aurait pu aussi l’appeler « La fête de la rencontre ». Une présentation de Jésus, une rencontre d’un petit enfant (bébé). De même, il s’agit d’une rencontre de chacun et chacune d’entre nous avec Dieu et les uns avec les autres.
Cette rencontre étonnante est pleine de paroles également étonnantes. Elles nous disent, ces paroles, l’importance du temps d’attente dans notre vie. Cette attente est soutenue par la force de l’Esprit Saint. Voici ce qu’affirme le vieillard Siméon, poussé par l’Esprit. Cet homme, après une longue attente, nous lance un appel : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta Parole, car mes yeux ont vu le Salut ! ». (Lc 2, 29-30)
« Aller » – se mettre en mouvement – voilà ce que provoque une rencontre ! Une rencontre nous met en marche. De plus, soulignons une nuance majeure : MARCHER ENSEMBLE, c’est notre démarche synodale dont l’Église entière est en train de vivre. Avec Siméon, sous la pulsion de l’Esprit, qui habite tout être humain, puissions-nous nous mettre en marche pour rencontrer Jésus.
Dieu ne nous retient pas comme des prisonniers. Il nous accompagne vers l’accomplissement de notre vie. L’Esprit Saint guide tout être humain et encourage à reconnaître ses dons qui nous fortifient et nous placent en communion les uns avec les autres. En parlant de cette présence de l’Esprit, les paroles de sainte Élisabeth de la Trinité me viennent à la mémoire : « Il est toujours vivant, toujours à l’œuvre en notre âme. Laissons-nous bâtir par LUI, et qu’IL soit l’âme de notre âme, la VIE de notre vie, pour que nous puissions dire avec saint Paul : VIVRE POUR MOI, C’EST JÉSUS-CHRIST ! »
Notre vie nous est donnée pour avancer et nous enraciner de plus en plus en Dieu. Ce Dieu nous assure que nous n’avons pas à sortir de nous pour le trouver : « Le royaume de Dieu est au-dedans ». De nouveau, écoutons Élisabeth de la Trinité : « Il me semble que j’ai trouvé mon ciel sur la terre, puisque le ciel c’est Dieu, et Dieu c’est mon âme. Le jour où j’ai compris cela, tout s’est illuminé en moi, et je voudrais dire ce secret tout bas à ceux que j’aime afin qu’eux aussi, à travers tout, adhère toujours à Dieu … ». Donc le prochain est également reconnu comme le Temple de cette présence de Dieu. Nous pouvons vivre avec Dieu comme avec un ami, et vivre avec L’AUTRE comme avec un ami.
« Le Ciel, il est en nous et l’Esprit lui-même vient le renouveler par l’ardeur de ses feux », poursuit sainte Élisabeth de la Trinité. Nous reconnaissons que cela est vrai pour tout être humain, et nous voulons MARCHER ENSEMBLE, car ce sont des sanctuaires de L’Esprit qui se rencontrent.
Laissons jaillir dans notre cœur cette prière d’Élisabeth de la Trinité: « En la Trinité, le Père est la substance, tout émane de Lui. Il opère toujours. C’est en se contemplant dans sa divine essence, qu’il engendre le Verbe et fait naître l’amour ».
Osons cet engendrement de la Parole en nous. Osons la rencontre avec Dieu et les uns avec les autres
Bonne fête de la Présentation du Seigneur et bonne fête de la Rencontre avec Dieu et avec le PROCHAIN. Bonne fête qui nous invite à MARCHER ENSEMBLE et ENSEMBLE À FAIRE NAÎTRE L’AMOUR dans notre quotidien !
Bonne semaine à toutes et à tous !
Édouard Shatov