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365 raisons d’être heureux

Billet éditorial, dimanche 9.02.2025
Monique Lortie MA phi

Déjà, ce titre évoque la difficulté d’être heureux. Car, on l’a tous compris, comment être heureux si je n’ai pas de raisons d’être heureux. Ou, dit autrement encore: pourquoi devrais-je être heureux?

Ici, et on le fait souvent, il est d’usage de s’énumérer, in petto, les raisons que nous avons d’être malheureux.

Toutefois, à y regarder de près, il pourrait y avoir bien plus de raisons d’être heureux qu’il y en a d’être malheureux…

On s’imagine avoir de multiples raisons d’être malheureux quand on a développé l’art intime de se repasser en boucle les trois ou quatre inquiétudes qui, croyons-nous, balisent notre expérience: la peur de mourir, la peur du rejet, la peur de ne pas avoir raison. Plus un million d’autres petites peurs adjacentes…

Soyons honnêtes: combien de fois, rien que cette semaine, ai-je rejoué dans ma tête la scène d’un appel téléphonique qui a mal tourné? ou les paroles indélicates de ma belle-sœur? ou le ressenti d’une maladie que je pourrais attraper, comme on le dit à la télé avec un art de la communication consommé? «Attraper des maladies, c’est l’histoire de ma vie», bien sûr! Tu vois, je tousse! Et à mon âge…!

Et si, là-dessus, on ajoute la peur de l’enfer, alors là…!

Pourtant il a raison le philosophe André Guigot – relativement inconnu mais tellement lucide – lorsqu’il tente de nous éveiller à la réalité qui pourtant crève les yeux de qui sait voir le monde tel qu’il est «réellement».

De cet étonnement fondateur, notre philosophe inventorie 365 raisons d’être heureux malgré tout1, malgré tout ce à quoi nous nous accrochons en vue, j’en ai bien peur, de nous nourrir de l’illusion que le bonheur n’est pas pour tout le monde. N’est pas pour moi.

Un petit coup d’œil à son enseignement nous convainc de son premier principe: que la paix de l’âme est le secret du bonheur. Du bonheur malgré tout! Du bonheur pour tous! Jeunes et vieux! Riches ou pas!

Mais j’entends ici le sceptique: «Ceci est de la littérature!»

Personnellement, je crois plutôt que notre philosophe nous dévoile dans son livre, un secret: «l’optimisme est un serment.»

Mais qu’est-ce donc que ce naïf optimisme… si tant est qu’il soit naïf? Ce serait le «serment» fait à soi-même de cultiver, tous les jours, les forces de caractère qui entraînent avec elles la sagesse, le courage, la maîtrise de soi et de son imagination.

Une journée à la fois, une saison à la fois! Le matin comme un printemps optimiste et actif, l’après-midi, comme la joie de la récolte automnale à conserver, le soir comme la douceur d’un hiver silencieux, et la nuit comme la paix d’une âme sans angoisse.

Vous-mêmes, que pensez-vous de ce programme pour une vie heureuse chaque jour, quoi qu’il advienne? Ferez-vous demain vos quatre saisons?

Ps: Le cours philo que j’offre en ZOOM cet hiver sera sur le précieux enseignement du livre 365 raisons d’être heureux… quand même, de notre vibrant auteur. Ceci, tous les 2 samedis de 13h30 à 15h30 à partir de ce samedi, 8 février et jusqu’en mai. ML. Communiquez avec moi pour les détails pratiques: lortie.monique@gmail.com

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1 365 raisons d’être heureux quand même, André Guigot, éd, Novalis, 2020.