Billet éditorial, dim. 15.12.2024
Monique Lortie, MA phi.
Nous sommes sur le point de donner son congé à l’année 2024. Sentiment de tristesse, peut-être, sentiment de nostalgie en même temps. Sans doute.
Toutefois, réjouissons-nous: devant nous se profile déjà l’année nouvelle, l’année 2025! C’est-à-dire – il faut en être conscients – la 2025e de notre ère, comme nous disons aujourd’hui.
«Notre ère», cela ne veut peut-être plus dire grand-chose pour plusieurs des êtres humains d’aujourd’hui – je veux parler de ceux pour qui l’ère chrétienne est une abstraction. Je veux parler aussi de cet événement, il y a quelques jours, de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, alors que le mot d’ordre qui a «coloré» toute l’ambiance de l’événement à caractère pourtant historique, a été: Il faut oublier le passé. Selon les mots mêmes de Jean-Charles de Castelbajac, l’artiste dont les idées up-to-date ont été approuvées par le diocèse de Paris, il est temps, maintenant, pour l’Église et la liturgie, de laisser le passé – qui est dépassé – et de se projeter dans l’avenir.
Or cet avenir, l’artiste, et le diocèse de Paris, ont décidé qu’il porterait les couleurs LGBT comme on a pu le voir via les vidéos! Moi qui croyais que les couleurs liturgiques représentaient avec dignité toute la charge de la noblesse de leur identité chrétienne millénaire…!
Le coup est assez majeur: ce sont tous les parements liturgiques (chapes, étoles, chasubles, dalmatiques, coiffes, etc…) destinés aux grandes célébrations liturgiques qui sont sommés de proclamer la folie woke actuelle. On a tous pu le voir et le constater lors de la cérémonie de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame projetée dans des vidéos à travers le monde.
La cathédrale Notre-Dame de Paris, ce chef-d’œuvre solennel qui porte en lui ce long passé chrétien qui a fait depuis 1000 ans l’honneur et la dignité de la France… C’est-à-dire depuis les grands rois de l’Histoire, jusqu’aux plus humbles des compagnons-ouvriers.
Or c’est bien de ce passé chrétien que l’artiste, et le diocèse de Paris, ont voulu et décidé la dissolution. Personnellement, j’en suis bouleversée!
Et vous, qu’en pensez-vous?
Mais…
… il y a l’année 2025 qui s’annonce déjà, qui se profile à l’horizon. Et pour le dire avec les mots du philosophe, André Guigot, l’année 2025, c’est et sera «365 raisons d’être heureux… quand même»1.
N’y a-t-il pas là, vu sous cet angle, une bonne raison d’espérer le bonheur? Sans doute que la vie est souvent difficile et compliquée et qu’elle ne livre pas d’elle-même son sens, écrit Guigot. Nous nous en désolons souvent: il n’y a que les imbéciles qui sont réputés heureux! Ou naïfs… Être heureux quand même, parce que la vie passe et que c’est une très bonne raison pour ne pas perdre du temps.
Dès lors, être heureux quand même, c’est savoir que, «jour après jour, au rythme des saisons, il y a mille raisons de pleurer mais aussi de rire, de se battre et d’espérer…»
Être heureux… quand même, dira notre auteur, car l’optimisme est un sport de combat2.
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1 Éditions Novalis, 2020, disponible à la librairie du Montmartre.
2 J’ai très envie d’offrir une session de cours de discussions philosophiques sur cet ouvrage dès janvier.